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Le colonialisme "chrétien" blanc avec ses atrocités et ses crimes
Viet Nam: La Terre Rouge (par Tran Tu Binh)

Les manœuvres "chrétiennes" pour "pêcher" les travailleurs de la plantation de Phu Rieng - Résistance communiste contre la torture française "chrétienne" + meurtres de masse

0. Introduction (résumé) par David G. Marr

Tran Tu Binh
                            1949   Carte de
                            Vietnam   Livre de Tran Tu Binh sur les
                            plantations coloniales de caoutchouc au Viet
                            Nam  
Tran Tu Binh 1949 [1] - Carte de Vietnam [carte 01] - Livre de Tran Tu Binh sur les plantations coloniales de caoutchouc au Viet Nam [2]

L’agriculture
                                                    sur brûlis, par
                                                    exemple au Brésil   Jambe cassée +
                                                    dans le plâtre   Coupure avec du
                                                    sang    Squelette: un
                                                      crâne   Mitrailleuse
L’agriculture sur brûlis, par exemple au Brésil [10] - Jambe cassée + dans le plâtre [11] - Coupure avec du sang [12] - Squelette: un crâne [13] - Mitrailleuse [14]

Traduction et présenté par Michael Palomino (2024)

Le diable "chrétien" (25 avril 2024)

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0. Introduction

La terre rouge: souvenirs vietnamiens sur la vie dans une plantation coloniale d'hévéas
de: Tran Tu Binh, comme il l'a communiqué à Ha An, traduit par John Spragens, Jr. - édité et introduit par David G. Marr
Centre d'études internationales de l'université de l'Ohio - Monographies en études internationales
(Ohio University Center for International Studies - Monographs in International Studies)

Centre d'études de l'Asie du Sud-Est - Série Asie du Sud-Est n° 66 - Athens, Ohio 1985 [p. III]
(Center for Southeast Asian Studies - Southeast Asia Series Number 66 - Athens, Ohio 1985)


Tran Tu Binh
                        1949   Carte de Vietnam   Livre de Tran Tu
                        Binh sur les plantations coloniales de
                        caoutchouc  
Tran Tu Binh 1949 [1] - Carte de Vietnam [carte 01] - Livre de Tran Tu Binh sur les plantations coloniales de caoutchouc [2]

[Tran naît en 1907 au Vietnam du Nord - famille pauvre - séminaire avec discussions - expulsé en 1926 - formation de groupes de résistance]

Tran Tu Binh est né en mai 1907 dans un village purement catholique [de Jésus de fantaisie] dans la province de Ha-nam, dans le delta du fleuve Rouge, Vietnam du Nord. Son père était pauvre nourrissant la famille avec le travail de collectionner les bouses de vache (fumier), peut-être l'occupation la plus basse du village. Sa mère réussit néanmoins à réunir assez d'argent pour inscrire Tran Tu Binh à un séminaire [de prêtres], où il les déçut tous les deux en 1926, lorsqu'il fut renvoyé de l'institut pour avoir participé publiquement à des manifestations de deuil en l'honneur de Phan Chu Trinh, érudit et patriote vietnamien décédé. C'est à ce moment-là que Tran Tu Binh a rejoint, sans le savoir, les rangs de la jeune intelligentsia, un groupe qui allait jouer un rôle décisif dans l'histoire moderne du Vietnam.

[Tran devient un professeur de la Bible de Jésus de fantaisie - puis refuse de bons emplois au village - passe au Sud-Vietnam dans des MONOplantations d'hévéas - il connaît les principes de Lénine]

Cette autobiographie contient aussi un humour doux et une légèreté. Tran Tu Binh a passé l'année suivante comme professeur ambulant de Bible [de Jésus de fantaisie], puis s'est inscrit comme travailler dans une MONOplantation d'hévéas dans la lointaine région des terres rouges du sud du Vietnam [Cochinchine]. Bien qu'il ne l'exprime pas ainsi, cela a certainement été un nouveau coup dur pour la famille. Après tout, même sans diplôme, Tran Tu Binh aurait pu trouver un emploi respectable comme employé de village, représentant d'un propriétaire ou propriétaire de magasin, simplement parce qu'il savait pas seulement parler le vietnamien mais aussi le français. Au lieu de cela, il était décidé à explorer de nouvelles voies, à chercher l'aventure, à tester ses forces physiques et mentales sur un terrain totalement inconnu. Il connaissait aussi vaguement le concept léniniste de "prolétarisation", selon lequel de jeunes intellectuels s'immergent dans un milieu ouvrier pour finalement provoquer le renversement à la fois des impérialistes étrangers et des grands propriétaires terriens locaux.


[Voyage avec le bateau "Dorier" vers Vietnam du Sud - on arrive à Saigon - fraude et lutte pour l'alimentation dans la nouvelle MONOplantation "Phu-rieng"]

Avant même de monter à bord du bateau Dorier, le navire français qui devait l'emmener vers le sud, Tran Tu Binh a été impliqué dans une confrontation avec des employés de plantation qui avaient escroqué des centaines de ses collègues analphabètes. Comme les agents craignaient que de nombreux travailleurs sous contrat fassent simplement leurs bagages et rentrent chez eux, l'affaire a pu être réglée, mais plus le voyage avançait, plus l'atmosphère devenait menaçante. Lorsque le bateau a accosté à Saigon [Vietnam du Sud, à l'extrémité nord de la Cochinchine], les travailleurs ont été conduits à terre comme du bétail, et un porte-parole a été sévèrement battu parce qu'il avait osé de se plaindre. Après avoir été expédié dans une forêt tropicale à 120 km au nord de Saigon, Tran Tu Binh s'est retrouvé dans des conditions physiques et psychologiques vraiment désastreuses.

La France avec des
                                  bateaux à vapeur, par exemple à
                                  Singapour vers 1900 env.    Carte du Vietnam
                                    du Sud avec Ho Chi Minh City
                                    (ex-Saigon) et la MONOplantation
                                    d’hévéa "Phu-rieng" dans
                                    la région des collines  
La France avec des bateaux à vapeur, par exemple à Singapour vers 1900 env. [3] -
Carte du Vietnam du Sud avec Ho Chi Minh City (ex-Saigon) et la MONOplantation d’hévéa "Phu-rieng" dans la région des collines [carte 02]

[La MONOplantation] Phu Rieng était l'une des quelque 25 plantations françaises d'hévéas qui s'étendaient sur une bande de 300 kilomètres de la mer de Chine méridionale au Mékong au Cambodge [toute la Cochinchine]. Depuis la période précédant la Première Guerre mondiale, le gouvernement colonial avait concédé d'immenses zones forestières à des entreprises qui avaient ses sièges dans des grandes villes; à partir de 1920, de grandes quantités de capitaux étaient disponibles pour construire des routes, cultiver des plants de caoutchouc, détruire la forêt et planter des plants.

[Les colonies françaises installent l'esclavage des indigènes du même pays - Tran est arrivé en 1927]

Contrairement aux Britanniques en Malaisie, qui importaient des gens indiens ou chinois pour établir des MONOplantations d'hévéas, les Français optèrent pour une main-d'œuvre locale. Cependant, ils se sont vite aperçus que les tribus proto-indonésiennes [p.VII] qui se déplaçaient habituellement dans la région étaient totalement inadaptées au travail de plantation. Les Vietnamiens ethniques qui vivaient dans et autour de Saigon se laissaient certes recruter sur une base saisonnière, mais ils préféraient ne pas signer de contrats à long terme. De plus, ils étaient suffisamment proches de leur lieu de résidence pour quitter leur emploi si les conditions s'avéraient insupportables. Ces faits ont conduit les entreprises françaises du caoutchouc, soutenues par le gouvernement colonial, à se concentrer de plus en plus sur le recrutement de travailleurs contractuels en provenance des provinces nord-vietnamiennes très peuplées du delta du fleuve Rouge. De seulement 3022 travailleurs sous contrat dans les MONOplantations de caoutchouc du Sud en 1922, leur nombre a été multiplié par dix pour atteindre 30.637 en 1930. [note 01] Tran Tu Binh était dans le groupe de 17.606 qui ont venus en 1927.

   [note 01] Pierre Brocheux: "Le Prolétariat des plantations d'hévéas au Vietnam méridional: aspects sociaux et politiques (1927-1937)"; [Dans]: Le Mouvement Social (Paris), no. 90 (janvier-mars 1975): 63. La crise économique mondiale a réduit le nombre de travailleurs contractuels à 10.800 en 1933, mais cinq ans plus tard, ce nombre était passé à 17.022. [p.87]

[Plantations: viols commis par les surveillants des plantations - nouveau-nés dans les plantations - pertes passées sous silence - les rapports se trouvent également à Paris aux Archives nationales (section: pays d'outre-mer)]

Le lecteur d'aujourd'hui [livre de 1985] sera peut-être sceptique face à la description de Tran Tu Binh de "l'enfer sur terre" à Phu Rieng. Il est vrai qu'il prend parfois des libertés avec la poésie. Il est par exemple difficile de croire que tant de maris sont morts d'humiliation et de chagrin d'amour après que leurs femmes aient été violées par des surveillants de plantation. Il semble également peu probable que toutes les grossesses à Phu Rieng aient abouti à des enfants mort-nés. D'autre part, beaucoup des sombres affirmations de Tran Tu Binh sont confirmées par des rapports confidentiels que les administrateurs coloniaux envoyaient à Paris et qui peuvent aujourd'hui être consultés aux Archives nationales de France - section Outre-Mer. Le ministre des Colonies est par exemple une figure conservatrice, le personnel de surveillance des plantations ayant des raisons de dissimuler certaines pertes. De même, la caractérisation du directeur de la plantation Triair par Tran TU Binh comme particulièrement brutal est confirmée dans un rapport du gouverneur général à Paris ([Note 02]: ibid., p.71,80) [p.87]). Dans l'ensemble, le rapport de Tran sur la vie dans les plantations peut être jugé excessif dans le ton, mais essentiellement fiable dans le contenu.

Plantations d'hévéas
                                  au Vietnam: les "chrétiens"
                                  français ont volé aux autochtones
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                                  MONOculture   Torture et meurtre
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                                  bâtons, de fouets et de fers à pieds Viol de femmes
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                                    métro de Londres
Plantations d'hévéas au Vietnam: les "chrétiens" français ont volé aux autochtones montagnards leurs terres pour y installer des plantations de MONOculture [4] - Torture et meurtre "chrétiens" à l'aide de bâtons, de fouets et de fers à pieds [5] - Viol de femmes ligotées, par ex. peinture dans le métro de Londres [6].

Plantations d'hévéas au Vietnam: les "chrétiens" français ont volé aux autochtones montagnards Montagnards leurs terres pour y installer des plantations de MONOculture [4] - Torture et meurtre "chrétiens" à l'aide de bâtons, de fouets et de fers à pieds [5] - Viol de femmes ligotées, par ex. peinture dans le métro de Londres [6].

[Tran au séminaire teste le prêtre canadien de Jésus de fantaisie M. Quy - 18 ans plus tard, le prêtre canadien M. Quy travaille dans la prison de Hanoï].

Un thème revient comme un motif permanent dans "La terre rouge": la lutte amère entre les exploiteurs et les exploités. Nous le voyons pour la première fois dans la confrontation de Tran Tu Binh avec le prêtre canadien [de Jésus de fantaisie], le père Quy, et dix-huit ans plus tard, cette confrontation culmine dans une lutte dans une prison de Hanoï, comme si des jésuites se disputaient. Le même genre d'affrontement avait déjà eu lieu sur le bateau "Dorier" de Haiphong à Saigon, entre Tran et le capitaine du bateau.

Le prêtre
                                          imaginaire de Jésus est un
                                          FAKE (bande dessinée)   chaque prêtre
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                                      (bande dessinée)   collier
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Le prêtre imaginaire de Jésus est un FAKE (bande dessinée) [7] - chaque prêtre imaginaire de Jésus imaginaire est un espion, CELA est la RÉALITÉ (bande dessinée) [8] - collier d'esclave "SLAVE" [9].


[La MONOplantation de "Phu Rieng": terreur permanente contre les esclaves - les esclaves développent parfois des contre-stratégies]

Mais surtout, nous sommes témoins des efforts impitoyables et persévérants du personnel de surveillance de Phu Rieng, qui cherche également à abattre psychologiquement les travailleurs vietnamiens afin de mieux les contrôler [terreur permanente]. Pendant au moins un an, cette tactique, qui ressemble depuis toujours à celle des esclavagistes, des travailleurs en prison et des maîtres d'apprentissage, connaît un succès considérable. Les travailleurs sont clairement désorientés et démoralisés. Peu à peu, certains ouvriers retrouvent cependant leur équilibre intérieur, improvisent des tactiques de protection, s'organisent en silence et planifient des contre-mesures. Ironiquement, ils sont aidés en cela par [le chef du camp "chrétien" français M.] Vasser - le successeur du [brutal M.] Triair - qui leur permet de former une multitude de groupes sportifs, culturels et religieux.

Culture
                                                  sur brûlis, par
                                                  exemple au Brésil   jambe cassée+dans
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                                                    crâne   mitrailleuse "chrétienne"
Culture sur brûlis, par exemple au Brésil [10] - jambe cassée+dans le plâtre [11] - coupure avec du sang [12] - squelette: un crâne [13] - mitrailleuse "chrétienne" [14]


[La MONOplantation de "Phu Rieng": Tran, qui connaît le français, apprend comment pensent les Français criminels - le "maître" est l'animal]

Comme Tran Tu Binh comprend le français, il peut comprendre la terreur psychologique de la répression plus que la plupart des autres. Il souligne comment chaque contremaître de plantation se désigne comme "maître" [p. VIII] et exige des ouvriers qu'ils utilisent ce titre. Chaque "maître" dénomme les Vietnamiens comme des enfants ou des animaux. On sent que ces insultes agacent Tran Tu Binh encore plus que les coups de matraque. Une grande partie de ce que lui et ses camarades entreprennent ensuite est une tentative de se prouver à eux-mêmes - et peut-être aussi aux Français - qu'ils sont des adultes intelligents qui savent prendre leur destin en main.

[La MONOplantation de "Phu Rieng": Tran parlant français devient le porte-parole des travailleurs - travail dans la clinique de la plantation - examen des blessures + instruments "chrétiens" de torture - formation de cellules de 4 personnes avec des membres de Ho Chi Minh]

Les connaissances en français de Tran Tu Binh ont souvent provoqué que ses collègues lui ont élu comme porte-parole, une position dangereuse par nature. Mais elles l'ont aussi conduit à être installé comme infirmier à la clinique de la plantation, un travail "doux" (pour lequel il s'excusait toujours) qui lui a visiblement permis d'étudier l'ennemi de plus près et de se faire de nombreux amis parmi les travailleurs.

La
                        clinique souvent seulement donne un seul
                        "médicament" pour vomir
La clinique souvent seulement donne un seul "médicament" pour vomir [15].

Lorsqu'un membre de la Ligue révolutionnaire de la jeunesse de Ho Chi Minh (Ho Chi Minh's Revolutionary Youth League) est venu secrètement à Phu Rieng [à la plantation], il s'est naturellement renseigné auprès de l'infirmier astucieux. Après peu de temps, on formait une cellule de quatre personnes suivie finalement d'une branche du parti communiste, dans laquelle Tran Tu Binh était responsable de l'organisation d'une unité de sécurité.

[La MONOplantation de "Phu Rieng": les ouvriers apprennent les tactiques révolutionnaires - les meurtres provoquent d'autres meurtres - la justice coloniale à Bien-hoa - des conditions de logement désastreuses]

Bien que les ouvriers des plantations de Phu Rieng n'aient guère eu l'occasion de recevoir un enseignement politique formel, ils ne manquaient pas d'expérience révolutionnaire. Par exemple, ils avaient déjà appris que jurer par le sang et fendre la tête d'un surveillant français détesté apportait quelques moments de satisfaction, mais déclenchait aussi de terribles représailles. D'autre part, ils avaient constaté qu'il était inutile de s'en remettre à la justice coloniale pour punir les coupables. Dans un cas concret, qui est parvenu jusqu'à un tribunal de Bien-hoa, un surveillant reconnu coupable d'homicide involontaire a été condamné à verser à la veuve de la victime une indemnité symbolique de cinq piastres [la monnaie coloniale française en Indochine].

Les travailleurs ont également rapporté aux journaux de Saigon les mauvaises conditions dans la plantation "Phu Rieng".

Ils ont développé une méthode pour endommager discrètement les plants de caoutchouc.

Bien que de telles initiatives aient amené les Français à faire de petites concessions, le système fondamental d'exploitation restait en place.

[Parti communiste vietnamien: contre les "chrétiens" criminels avec esclavage+torture+meurtre de masse - l'entreprise Michelin - de meilleures conditions - projet de putsch (coup) - le putsch contre Soumagnac le jour du Têt (30 janvier 1930)]

Les objectifs du nouveau parti communiste de Phu Rieng [plantation] étaient les suivants
-- aiguiser la conscience de classe des ouvriers de la plantation,
-- la construction d'une organisation pour distribuer la société Michelin, et
-- lier les luttes locales aux luttes régionales et nationales [pour l'indépendance avec Bouddha].

Le rapport de Tran Tu Binh montre qu'en 1929, les ouvriers de Phu Rieng ont été en mesure de réagir rapidement à certains des cas les plus flagrants de mauvais traitements physiques et de demander réparation au directeur de la plantation. Ils sont ensuite allés plus loin en demandant et en obtenant
-- une meilleure alimentation,
-- de meilleurs soins médicaux et
-- de l'eau bouillie à boire sur les lieux de travail.

Encouragés par ces acquis, les travailleurs ont commencé à planifier une grève générale.

Trente-quatre ans plus tard, lorsque Tran Tu Binh se remémore les événements, il parvient encore à transmettre les mille émotions qui ont saisi les ouvriers de Phu Rieng au début de l'année 1930. La grève devait coïncider avec le Nouvel An vietnamien (Tet), qui est toujours une période de grande émotion et de renouvellement spirituel. La plupart des ouvriers avaient probablement l'intention de renverser les patrons délinquants, de faire une grande fête, puis d'exploiter eux-mêmes la plantation jusqu'à ce que les autorités concluent un nouvel accord. Certains ouvriers ont affûté leurs armes en prévision d'un soulèvement armé. Tran Tu Binh explique clairement que le groupe local du parti communiste (dont il était devenu le secrétaire) ne voulait pas arrêter le mouvement, bien qu'il n'ait pas été autorisé en haut lieu à aller au-delà d'une simple grève.  Elle prit des dispositions rudimentaires en veillant à ce que les travailleurs installent des réserves de nourriture cachées et l'on avait conclut un pacte avec certains autochtones [les indigènes vietnamiens dans les montagnes], par lequel ils s'obligeaient à ne pas travailler comme briseurs de grève pour les Français.

Le directeur de la MONOplantation, Soumagnac, semble avoir été mal préparé aux événements dès le premier jour férié du Têt (30 janvier 1930). Ce n'est que trois jours plus tard, lorsque son bureau fut encerclé par des ouvriers en colère, qu'il appela le poste militaire le plus proche pour obtenir des renforts. D'une manière ou d'une autre, les ouvriers ont réussi à désarmer sept soldats et à faire battre en retraite un peloton entier. Cela obligea Soumagnac à signer un document dans lequel il acceptait toutes les revendications des ouvriers, après quoi la fête de la révolution commença, avec des manifestations, des drapeaux rouges, des discours, le chant de l'"Internationale", des coups de fusil en l'air, la combustion de dossiers de bureau, des représentations d'opéra traditionnelles et un banquet à la lueur des torches. À tout le personnel de surveillance on avait donné la permission de quitter la MONOplantation.

Dans la nuit du 2 au 3 février 1930, la centrale du parti communiste s'est réunie à l'écart des festivités pour discuter de la suite des événements. Résister à l'arrivée des troupes signifiait faire couler le sang, subir la défaite et la répression. Ne pas résister signifiait un recul du mouvement et une probable démoralisation des ouvriers. Les membres du parti ont été confrontés à un dilemme similaire quelques mois plus tard dans un certain nombre d'autres endroits, notamment dans les provinces de Nge An et de Ha Tinh. La manière dont Tran Tu Binh et ses camarades ont géré leur propre "moment de vérité" offre un aperçu précieux sur une question bien plus large de stratégie et de tactique révolutionnaires.

[Peine de mort ou prison pour les dirigeants révolutionnaires de la MONOplantation "Phu Rieng" - Tran durant 5 ans sur l'île-prison de Con-Son - formation de marxiste-léniniste]

Quelle que soit la décision prise, les meneurs de la grève de Phu Rieng seraient probablement tués ou emprisonnés. Tran Tu Binh a été arrêté, jugé et condamné à cinq ans de prison sur la tristement célèbre île-prison de Con-Son. C'est là, comme pour tant d'autres intellectuels vietnamiens radicaux, qu'il a commencé sa formation systématique comme marxiste-léniniste. Après sa libération, le parti l'a nommé secrétaire du comité de son district d'origine et l'a promu secrétaire de la province de Ha-nam en 1939. Comme membre du comité de la région nord du parti, il a aidé à organiser le soulèvement général de Hanoï en août 1945. Il a ensuite été secrétaire adjoint du Comité militaire central du Parti, commandant de l'Académie militaire de l'armée et inspecteur en chef de l'Armée populaire vietnamienne. En 1959, il a été nommé ambassadeur en Chine et, l'année suivante, membre du Comité central du Parti. Tran Tu Binh est décédé en février 1967 et a été honoré à titre posthume d'une médaille rendant hommage à ses longues années de service au Parti, à l'État et à l'armée ([Note 03]: Nhan Dan (Hanoï), 12 février 1967 [p.87]).

[MAIS: Le communisme entretient exactement les mêmes camps de concentration avec des systèmes de goulag que le capitalisme boursier "chrétien" et juif dans les colonies. Le Vietnam a démantelé les derniers camps de concentration dans les années 1970 et les Sud-Vietnamiens ont fui les communistes sur des bateaux jusque dans les années 1980. La voie médiane n'a été trouvée qu'à partir de la perestroïka].

Le drapeau de l'Union
                      soviétique avec le marteau, la faucille et les 5
                      étoiles avec l'AVERTISSEMENT GOULAG   Les dirigeants
                      communistes avec l'AVERTISSEMENT GOULAG
Le drapeau de l'Union soviétique avec le marteau, la faucille et les 5 étoiles avec l'AVERTISSEMENT GOULAG [16] -
Les dirigeants communistes avec l'AVERTISSEMENT GOULAG [17].

[Tran raconte la résistance croissante - union des forces des peuples côtiers vietnamiens Kinh et des peuples montagnards vietnamiens Thuong]

Le livre "La Terre rouge" est un simple récit de la manière dont un jeune vietnamien s'est engagé dans la politique révolutionnaire et a été mis à l'épreuve dans les conditions les plus difficiles que l'on puisse imaginer. Généralement, il a survécu à tout et il a aussi gagné le respect évident de toute sa génération [p.X]. Néanmoins, les lecteurs se rendront compte qu'au cours du récit, une série de doctrines marxistes-léninistes sont transmises [mais le goulag est OUBLIÉ]. Par exemple, Tran Tu Binh affirme trois fois que plus les gens sont opprimés, plus ils luttent, un thème sur lequel Ho Chi Minh insistait constamment et que les lecteurs vietnamiens de 1964 devraient également appliquer à la menace croissante des États-Unis [criminels sionistes]. Pour la même raison, l'accent est mis sur la possibilité pour les Vietnamiens éthniques (Kinh) et les minorités des hauts plateaux (Thuong) de s'unir pour combattre un ennemi commun. La solidarité prolétarienne internationale n'est mentionnée qu'en passant, car elle était bien plus faible en 1964 qu'en 1930. Naturellement, chaque réalisation importante est finalement attribuée "au parti communiste", bien que le récit lui-même ne suggère rien de tel.

Comme le livre "La terre rouge", on a publiés plus de 100 autres mémoires d'anciens combattants depuis 1960, relatant les combats entre 1925 et 1945. Comme beaucoup d'autres personnalités très occupées, Tran Tu Binh s'est appuyé dans une certaine mesure sur un éditeur inconnu (ghostwriter), nommé Ha An. Bien qu'il soit impossible de savoir dans quelle mesure Ha An a influencé le récit, on peut comparer ce livre avec des autres, et la conclusion est claire: Tran Tu Binh avait le contrôle total sur ce qu'il avait été décrit. L'histoire a une vivacité et un sens du milieu qui peut offrir seulement une personne qui a réellement vécu les événements. Si l'histoire est excessivement dramatique à certains endroits, cela est dû aux sentiments spontanés de l'intéressé et non aux figures de style d'un cadre littéraire. Bref, nous avons affaire ici à une autobiographie authentique, édifiante et extrêmement agréable à lire.

David G. Marr


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Sources


Sources des fotos
[1] Tran Tu Binh 1949: https://en.wikipedia.org/wiki/Tr%E1%BA%A7n_T%E1%BB%AD_B%C3%ACnh
[2] Livre de Tran Tu Binh sur les plantages de caoutchouc en Vietnam: https://hanam.gov.vn/Pages/tran-tu-binh-vi-tuong-dau-tien-cua-ha-nam.aspx
[3] Bateau à vapeur français p.e. à Singapour en 1900 env.: https://www.pinterest.com/pin/399835273159007391/
[4] MONOplantage de caoutchouc en Vietnam:
-- https://www.laviezine.com/30750/southeast-asia-vietnam-rubber-tree-plantation-in-the-phu-my-district/
-- Video: https://www.youtube.com/watch?v=GrWV2DO2B6o
[5] Fotos sur les métodes de torture "chrétienne":
-- Torture « chrétienne » avec des bâtons: https://www.amazon.de/Bamboo-Stakes-Stabilising-Trellis-Natural/dp/B07T1XTBXF/
-- Torture « chrétienne » au fouet: https://pixabay.com/de/vectors/peitsche-peitschen-hand-mann-294187/
-- Torture « chrétienne » au fer à pied: https://www.brown.edu/news/2016-01-07/shackles
[6] Viol de femmes ligotées, peinture murale dans le métro de Londres:
https://www.sexiezpix.com/Bagged-C-s-SexiezPix-Web-Porn/aHR0cHM6Ly91cy5ydWxlMzQueHh4L2ltYWdlcy8zNDY4L2MzMmNhMGRlMjYwOTRhYTc2YjA3NjA5Yjk2OWQyYmQ2LmpwZWc=yRh-9UydaHR0cHM6Ly90c2UzLm1tLmJpbmcubmV0L3RoP2lkPU9JUC45ZjFuNWRaNk9VTTBVOUxMcnBaZDVRSGFEMCZwaWQ9MTUuMQ==.asp
[7] Le prêtre de Jésus de fantaisie est un FAKE (bande dessinée): https://pixabay.com/de/images/search/priester/
[8] Les prêtres de Jésus de fantaisie sont des espions, ça c'est la RÉALITÉ (bande dessinée):
https://de.dreamstime.com/stock-abbildung-detektiv-einem-hut-mit-einer-lupe-spion-image94199324
[9] Collier d'esclave avec "SLAVE": https://www.bondatrix.com/product/slave-collar/
[10] La culture sur brûlis, par exemple au Brésil:
https://www.spiegel.de/wissenschaft/natur/amazonasgebiet-in-brasilien-regenwald-steht-weiter-in-flammen-a-b7a5ff51-ebf9-42b7-8b43-99bcf8f725fe

[11] Jambe cassée+dans le plâtre: https://www.pinterest.com/pin/1075586323489035480/
[12] Coupure avec du sang: https://www.freepik.com/premium-photo/cut-with-blood-skin-closeup_77086947.htm
[13] Squelette, un crâne: https://www.freeimages.com/photo/human-skull-1563558
[14] Mitraillette « chrétienne »: https://www.freeimages.com/photo/ar15-rifle-2-1453209
[15] Symbole de vomissement: telegram
[16] Drapeau de l'Union soviétique avec l'AVERTISSEMENT GOULAG: https://pixabay.com/de/illustrations/stoff-textur-textile-zeichen-5101258/
[17] Leader communiste avec l'AVERTUSSENEBT GOULAG: https://pixabay.com/de/vectors/kapitalismus-kommunismus-engels-155799/

Cartes
[carte 01] Carte de Vietnam: https://jeopardylabs.com/play/social-studies-review-1943
[carte 02] Carte de Vietnam du Sud avec HCMC (ex Saigon) et la MONOplantage de caoutchouc de "Phu-rieng" dans les collines: google maps

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