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Le colonialisme "chrétien" blanc avec ses atrocités et ses crimes
Vietnam: La Terre Rouge (The Red Earth - par Tran Tu Binh)


2. La route de l’enfer (The road into hell)

Les entreprises "chrétiennes" du caoutchouc au Sud-Vietnam: Terres Rouges - Mimot - Michelin (Petit Michel) - Tropic Tree (arbre tropical) - vol de 50.000 ha de terres (p.22)

Les MONOplantations de caoutchouc "chrétiennes" au Sud-Vietnam: Sa-cam, Sa-cat, Loc-ninh, Dau-tieng, Bo-dot et Phu-rieng (p.22)

Bateau à vapeur de Haiphong, 1920
                            env.   Monnaie du Vietnam,
                                pièces de monnaie Dong   Carte du Vietnam du Sud avec Ho
                                  Chi Minh City (HCMC - Ex-Saigon) et
                                  avec la MONOplantation de caoutchouc
                                  Phu-rieng dans les collines  
Bateau à vapeur de Haïphong, 1920 env. [3] - Monnaie du Vietnam, pièces de monnaie Dong [7] - Carte du Vietnam du Sud avec Ho Chi Minh City (HCMC - Ex-Saigon) et avec la MONOplantation de caoutchouc Phu-rieng dans les collines [carte 06]

Traduction et présenté par Michael Palomino (2024)

Le diable "chrétien" (25 avril 2024)

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Contenu

2.1. Vietnam du Nord, juin 1927: Tran Tu Binh avec des paysans analphabètes
2.2. Vietnam du Nord - juin 1927: Les paysans analphabètes sont systématiquement trompés par les "entrepreneurs"
2.3. Haïphong juin 1927: le navire "Commandant Dorier" avec des "nattes de couchage"
2.4. Saïgon juin 1927: des agents de Michelin "chrétiens" criminels sont comme des animaux + du bétail
2.5. Saïgon juin 1927: les nouveaux quartiers du "Département des arrivées" = "Camp de concentration"
2.6. Camp de concentration "chrétien" Phu-rieng de Michelin: "médecine" toxique - lutte pour l’eau potable - punitions cruelles - torture des femmes enceintes
2.7. Saïgon juin 1927 "Département d’arrivée" = "Camp de concentration": 1 semaine perdue - le transport
2.8. Les entreprises et plantations de caoutchouc "chrétiennes" au Sud-Vietnam - le vol des terres aussi encore!




2. La route de l’enfer (The road into hell)

2.1. Vietnam du Nord, juin 1927: Tran Tu Binh avec des paysans analphabètes

Tran Tu Binh 1949   Carte du Vietnam avec les prisons
                    Hoa Lao (Hanoi), Con Son (ìle) et la MONOplantation
                    Phu-rieng     
Tran Tu Binh 1949 [1] - Carte du Vietnam avec les prisons Hoa Lao (Hanoï), Con Son (ìle) et la MONOplantation Phu-rieng [carte 01]

[Juin 1927: Des paysans appauvris attendent le navire au Nord-Vietnam]

On dit souvent que les travailleurs du caoutchouc ont un esprit de détermination, même dans une lutte à mort, et qu’ils ne reculeront jamais. Et ils ne se trompent pas, car dans les MONOplantations de caoutchouc, les travailleurs du caoutchouc n’étaient pas seulement extrêmement exploités et opprimés, mais ils ont même été exploités et opprimés sur le chemin de l’enfer sur terre déjà.

En juin 1927, nous, les ouvriers nouvellement recrutés, nous formions des groupes de 100s de gens. Puis, on nous a enfermé dans des camps de bambou et de paille, dans le quartier Ha-ly (un quartier de Haïphong [web01]) et à Haïphong.

La ville portuaire de
                    Haïphong du Vietnam de Nord, rue de Tokning avec des
                    journaux + des pousse-pousse 1920 env.   Haiphong, un bateau à vapeur de 1920 env.   Haiphong, des bateaux à vapeur de 1920 env.
La ville portuaire de Haïphong du Vietnam de Nord, rue de Tokning avec des journaux + des pousse-pousse 1920 env. [2] - Haïphong, un bateau à vapeur de 1920 env. [3] - Haïphong, des bateaux à vapeur de 1920 env. [4]

C’était déchirant de voir les travailleurs recrutés attendre les navires. Nous étions tous des agriculteurs des provinces de Ha-nam, Nam-dinh, Thai-binh et Ninh-binh. Nous n’avions pas un cm de terre, pas même de l'argent comme un pièce de zinc. C’étaient des gens qui, par des circonstances intolérables, ont été forcés de s’unir et de travailler dans les MONOplantations de caoutchouc; seulement quelques-uns ont été séduits par les paroles alléchantes des recruteurs.

Carte: Vietnam du Nord avec la province
                  de Ha-nam   Carte: Vietnam du Nord avec la
                    province de Nam-dinh
Carte: Vietnam du Nord avec la province de Ha-nam [carte 02] - Carte: Vietnam du Nord avec la province de Nam-dinh [carte 03]

Carte:
                    Vietnam du Nord avec la province de Thai-binh et la
                    ville de Thai-binh   Carte: Vietnam du Nord avec la
                    province de Ninh-binh
Carte: Vietnam du Nord avec la province de Thai-binh et la ville de Thai-binh [carte 04] - Carte: Vietnam du Nord avec la province de Ninh-binh [carte 05]

[Les paysans seulement sont intéressants pour le gouvernement quand on peut les réduire en esclavage - solidarité]

Riziculteurs vietnamiens sans machines
Riziculteurs vietnamiens sans machines [5]

On avait laissé les villages d'origine et l'on a vécu ensemble pour nous connaître. Pendant des siècles, les agriculteurs étaient concentré sur ses granges et ce qui se passait à l'autre côté des haies de bambous n'était pas intéressant pour eux. C'était normal de travailler nuit et jour pour survivre. Quand la récolte du printemps était fini, alors on devrait travailler pour la récolte de l'automne. Après la fertilisation terminée le tour c'était pour la plantation du maïs et des ignames. Alors, on n'avait presque pas du temps pour réfléchir des autres choses.

Et pourtant, dès que nous avons quitté nos villages d’origine, nous avons vécu ensemble et nous nous sommes protégés les uns les autres. Il y avait quelque chose de très intense qui nous a attirés pour être un groupe avec une grande solidarité. Seulement plus tard, nous avons compris ça: les gens dans une situation de pauvreté et de suppression doivent s'aider avec une solidarité pour avoir un espoir, pour se sauver une bouchée de nourriture ou un morceau de vêtement.

[Les agriculteurs sont divisés en groupes selon leur origine - Tran est une exception car il sait lire et écrire]

Nous avons dû rester à Ha-ly [le quartier portuaire de la ville portuaire de Haï-phong] pour attendre le navire. Les conditions étaient misérables dans des boîtes avec des toits en acier, des centaines là dedans, comme dans un cage des éléphants, trapus et d'une chaleur insupportable. Les eaux usées rendaient une puanteur à toutes les quatre côtés comme une cloaque. Les gens de Thai-binh étaient dans une section, puis de Ha-nam, puis de Ninh-binh - chaque province tenait sa propre section. Moi, je vivait avec les indigènes de Ha-nam. Je les ai trouvé parce que j'était très direct et parce que je m’occupais des malades et des épuisés. En plus j'aivait la capacité d'écrire, et je les ai aidé souvent d'écrire des lettres - quelque lignes seulement pour informes ses familles avant de partir.

On avait une lutte entre les gens de Nam-dinh et de Thai-binh, et je pouvait informer mes gens de Ha-nam et ils acceptaient ce que je disait. Bien, même s’ils n’étaient guère impliqués dans cette affaire.


2.2. Vietnam du Nord - juin 1927: Les paysans analphabètes sont systématiquement trompés par les "entrepreneurs"

[Entrepreneur cr. dans le port: avec de la mauvaise nourriture: "le riz était pourri" - "le poisson séché était complètement pourri"]

Cet incident jeta tout le port dans la tourmente. Lorsque nous avons quitté la maison et que nous sommes arrivés à Ha-ly, nous avions tous signé des contrats avec les ouvriers du bâtiment. Ce groupe était le bras droit des [p.15] recruteurs. La lutte à Ha-ly portait sur deux clauses des contrats. L’un d’eux a dit que le contremaître du contrat devait fournir les gens avec de la nourriture et de l’eau: deux Xu par repas et par personne [note 01]. S’ils avaient dépensé la bonne somme d’argent, il aurait encore été nécessaire d’augmenter les rations. Mais à l’époque, les entrepreneurs ne fournissaient que 1,2 Xu. Le riz était pourri, et lorsqu’il a été servi de la marmite, il sentait comme de la bouse de cafard et s’est collé en morceaux. Le poisson séché était complètement pourri, et n'importe pas combien de sel qu’ils ajoutaient dans la cuisine, la puanteur était toujours insupportable. Quand cette situation a été découverte, les employés de ces provinces ont tous déclenché une furieuse tempête de protestations.

[Entrepreneurs cr. au port: avec discrimination avec de l’argent 10 ou 6 dong: "ils avaient dit dix dong" - mais les agriculteurs de Nam-dinh+Thai-binh n’ont reçu que "six dong"]

Il y avait une autre clause qui n’était pas écrite dans les contrats – quelque chose qui, selon les recruteurs, était destiné à inciter les pauvres à signer en tant que travailleurs. Ils ont dit qu’ils donneraient à chaque travailleur dix dong pour s’occuper de diverses dépenses avant de partir. Les entrepreneurs en ont conservé une partie depuis le début. Dans le cas des frères et sœurs de Ha-nam, y compris moi, ils avaient toujours dit dix dong, donc nous avons tous reçu la totalité de la somme. Mais dans le cas des frères et sœurs de Nam-dinh et de Thai-binh, ils n’ont donné à chaque personne que six dong.

[C'est vol "chrétien" traditionnel contre des autres cultures - les "chrétiens" sont la me...].

[Entrepreneur cr. au port: avec un FAUX contrat: "il avait confié sa vie et sa liberté à un Monsieur capitaliste ("chrétien!")" - les "chrétiens" criminels veulent "empocher quelques dong"]

Comment nos compatriotes, qui ont toujours été si confiants, ont-ils pu reconnaître des manœuvres aussi mesquines? En fait, ils ne pouvaient même pas lire les dispositions des contrats qu’ils avaient signés. Et il y avait beaucoup de cas ou ils ont signé les contrats de cette manière: les recruteurs ont dit qu’ils devaient prendre des photos des travailleurs pour les présenter au gouvernement. Si quelque chose se produisait plus tard, le gouvernement leur venait en aide. Ils ont donc obligé chaque travailleur à se faire prendre en photo. Ils ont pris des avis de recherche, des photos de face - toutes sortes de choses. Ensuite, ils ont présenté un morceau de papier à la personne et lui ont dit de faire sa croix pour qu’il puisse prendre les photos plus tard. Seulement après cette procédure les travailleurs étaient informés que ce papier était un contrat préparé. Les personnes trompées ne savaient pas que la croix sur le papier avait la signification que le travailleur avait donné sa vie et sa liberté à un Monsieur capitaliste ("chrétien"!).

Bien sûr, si les travailleurs ne savaient même pas ce qui était écrit dans les contrats écrits qu’ils avaient signés, personne ne s’est donné la peine de leur dire ce qu’étaient les "accords verbaux". Les entrepreneurs, qui ont travaillé "au cas par cas", ont empoché quelques dongs chez une personne et chez la prochaine etc.

La
                    monnaie du Vietnam est le dong   pièces de monnaie du Vietnam: dong
La monnaie du Vietnam est le dong [6] - pièces de monnaie du Vietnam: dong [7]

[Protestation contre les entrepreneurs criminels de l’entreprise Michelin - chef des entrepreneurs: Phan Tat Tao - grève de la faim]

Les gens de Nam-dinh et Thai-binh qui avaient seulement reçu 6 dong n'étaient pas content. Mais un voleur va être remarqué un jour. Quand Ha-ly arrivait, une personne demandait à l'autre, et les recrues de Nam-dinh et Thai-binh étaient choqués d'être informé que l'entrepreneur avait volé 4 dong de chaque personne.

Les frères de Ha-nam sont venus me voir pour me parler de l’arnaque. J’ai répondu: "Nous sommes tous dans la même situation. S’ils nous le demandent, nous devons les aider. Et puis, quand tout le monde était en colère à cause de la nourriture misérable [p.16], la lutte a éclaté. C’était une lutte, mais il s’est avéré qu’il n’y avait pas de comité de direction et qu’il n’y avait pas de base organisée. C’était simplement une lutte spontanée de gens qui étaient à bout de forces, qui ne savaient plus ce qu’était la peur. Mon rôle n’était que celui d'un porte-parole.

Notre adversaire dans ce combat à ce moment-là était Phan Tat Tao. Il était un entrepreneur qui s'est présenté avec les recruteurs pour séduire les gens du Vietnam de Nord au sud pour les vendre aux Français. Tao lui-même seulement rarement visitait le quartier de Ha-ly ou on trouvait seulement des boites. Normalement il avait ses hommes de main pour contrôler les recrues. Il n’était jamais présent à nos repas.

Le repas du midi fut - comme chaque repas - un bol de riz avec du poisson séché de la taille de trois doigts. Toujours le poisson était bien salé - avec un odeur de pourrir. Il y avait aussi un seau avec du thé, chaque personne seulement reçu un bol. Et ainsi se développait la lutte. Nous avons refusé de manger. Des centaines de personnes voulaient voir Phan Tat Tao et ont crié pour lui. Les membres de la mafia de Tao étaient morts de peur. Quand ils ont vu que nous criions et que nous faisions une grève de la faim, ils se sont enfuis.

Nos cris ont secoué tout le quartier de Ha-ly. À l’époque, nous ne nous rendions pas compte que la bagarre avait éclaté à un moment particulièrement opportun. Les colonialistes avaient besoin de beaucoup plus d’endroits comme stations de transit pour les travailleurs recrutés. Tant qu’ils restaient dans le nord, près de leurs villages d’origine, il était facile pour les recrues de déserter et de rentrer chez elles en grandes groupes. Alors Phan Tat Tao a dû venir nous parler. Au début, il a essayé de calmer la situation en disant que la alimentation sera amélioré. Mais nous avons protesté bruyamment et exigé que Tao tienne ses promesses, qu’il mette en œuvre toutes les dispositions du traité. Les ouvriers ont dit: "Nous avons vendu nos maisons, nos vies pour dix, et si vous ne payez pas tout, nous ne partirons pas."

[Protestation contre les entrepreneurs criminels: Phan Tat Tao corrige la question de l’argent]

Phan Tat Tao a vu que nous étions tendus, il voyait notre posture résolue et nos mots résolus. Il savait que les conditions se développaient pire et pire et que lui il fallait céder. Pendant le repas de midi encore, il prépara des rations supplémentaires. Il avait tellement honte de l’argent qu’il avait volé aux frères et sœurs de Thai-binh et de Nam-dinh qu’il a ordonné à ses hommes de main d’apporter l’argent le soir même, d’appeler les noms et de donner à chacun d’eux la somme appropriée.

Notre premier combat a donc été victorieux. Cette expérience m’a montré d’autant plus clairement que les paysans, bien qu’ils se tenaient généralement à l’écart, étaient très bien disposés les uns envers les autres lorsqu’ils se réunissaient. Le combat était terminé.

[Les "chrétiens" criminels et la nourriture pour les travailleurs
1. C'est la tradition "chrétienne" de voler de l'argent des victimes ET
2. C'est la tradition "chrétienne" de donner de la mauvaise nourriture en volant l'argent public pour les bons repas. Parce que
3. Le calcul de Paris a réservé assez d'argent pour une bonne nourriture pour tous MAIS aux chefs "chrétiens" du bateau les plait de voler cet argent et ils produisent seulement des repas pourris. ET
4. Le climat tropical n'est pas bon pour une production de réserve parce que tout pourrit dans 3 jours, alors les chefs "chrétiens" ne veulent pas préparer les repas frais et ils ne s'intéressent pas de la nourriture qu'ils ne doivent pas manger
5. Comme ça on a la catastrophe "chrétienne" sur tout le monde dans les zones tropicales - les "chrétiennes" sont la me...].


2.3.Haïphong juin 1927: le navire "Commandant Dorier" avec des "nattes de couchage"

[Le navire "Commandant Dorier" avec "une cargaison de personnes" et des "nattes de couchage"]

Pendant mon séjour à Haïphong, j’ai pu revoir frère Ton Van Tran. Tran était très heureux de la nouvelle de notre victoire et m’a félicité et réprimandé en même temps: "C’est le chemin juste! Restez à l’écoute maintenant." Son avertissement s’est gravé au plus profond de mon cœur. Après cela, grâce à ces précieux conseils, nous sommes toujours restés à l’offensive contre l’ennemi.

Et puis le navire arriva qui devait nous emmener [p.17] nous étions encore à Hai-phog. Le Commandant Dorier était un cargo qui accostait souvent à Haïphong pour ramasser le minerai de fer de Thai-nguyen et le transporter en France. Cette fois, en plus de beaucoup de minerai, il y avait aussi un chargement de gens - nous.

Nous arrivions au bord du navire. Nous les recrues ont parti les salles selon les provinces d'origine, Ha-nam ici, Nam-dinh ici, Thai-binh ici, chaque province avec sa propre zone. Le capitaine du bateau lançait les nattes de couchage à chaque personne pour se mettre sur le sol. Cette place était pour dormir et aussi pour manger.


[Le navire avec le "chargement humain": différentes raisons de chercher du travail - Tran devient le "porte-parole" des esclaves]

La lutte avait été un succès, nous étions de bonne humeur et la solidarité était forte entre nous. Quelques gens passifs, aussi des personnalités bien connues du village qui avaient perdu de l'argent ou leur travail et qui avaient parti de sa maison pour trouver de travail, ont changé leur opinion et faisait part du combat. Il y avait quelques jeunes de Ha-nam plus ou moins de mon age. Ils ont adoré mon courage comment agir et comment combattre la pauvresse. Ils pouvaient convaincre des autres jeunes de Nam-dinh et Thai-binh au combat. Nous partions à un pays loin inconnu pour gagner notre vie, dans cette situation il y avait une grande camaraderie pour apaiser notre peur. Et maintenant la situation nous forçait de commencer un autre combat.

J’ai accepté de m’avancer et de parler au capitaine du navire. À cette époque, il y avait quelques frères sur le navire qui avaient réussi leurs examens de certificat [note 02] et qui parlaient assez bien le français. J’en ai rassemblé neuf ou dix autour de moi. Je pensait que - en cas de combat quand les autorités vont m'enfermer, il faut un autre porte-parole pour me remplacer. Cette possibilité me renforçait de chercher des autres supporters.

[Le navire avec la "cargaison humaine": grève de la faim et menaces - toilettes - "ils ont dû manger ce qu’on leur a donné" - les marins français applaudissent les grévistes de la faim - la bonne nourriture et Tran devient Pham Van Phu et le "jeune oncle" (!)]

À midi, nous avons commencé une grève de la faim et nous avons exigé le capitaine du navire. Le lieutenant capitaine parut aussitôt, le capitaine du navire, il zone de cargaison. Je me suis avancé et je lui ai parlé en français au nom des frères et sœurs.

"Selon nos contrats, nous devrions avoir assez à manger, de la viande avec du riz et du thé chaud à boire. Mais la cuisine ne nous donne pas assez à manger, et il n’y a pas assez à boire. Nous vous demandons d'accomplir le contrat."

Le capitaine du navire rougit de rage. "Si je te laisse manger jusqu’à ce que tu sois rassasié, tu auras le mal de mer et tu le vomiras partout sur le pont, et alors?" répondit-il.

[Les "chrétiens" toujours inventent une raison pour voler de l'argent].


Je n’ai pas accepté cela et j’ai dit: "Ce que vous dites n’est pas juste. Nous avons le droit de manger à notre faim. Lorsque nous aurons mangé à notre faim, il y en aura peut-être quelques-uns qui vomiront et d’autres qui ne vomiront pas. Mais nous devons avoir le droit de manger à notre faim."

Le capitaine du navire ne voulait pas discuter davantage de l’affaire et maintenant il a perdu le contrôle. Il s’est mis en colère, m’a attrapé sournoisement et a menacé de me jeter à la mer. Je n’ai pas été intimidé par ses menaces et je suis resté fidèle à l’opinion que j’avais exprimée. Après cela, il m’a enfermé dans les toilettes et a dit à tout le monde qu’ils devaient manger ce qu’ils recevaient. [Et lui, il se remplissait ses poches]. Il n’était pas préparé à notre esprit de solidarité et de détermination. Même s’il menaçait les frères et sœurs, ils étaient toujours déterminés à vivre ou à mourir ensemble et refusaient de manger. Les marins français nous admiraient. Ils ont jeté des colis de pain et de fromage aux entrepreneurs. Ils nous ont fait des clins d’œil, des signes de la main et des signes pour nous encourager à continuer.

Ce soir-là, le capitaine du navire a dû faire un compromis et nous donner de la nourriture décente. À ce repas, il y avait même du bœuf. Et le capitaine m’a relâché. Les recrues ont été ravies et m’ont réservé un accueil chaleureux.

Le groupe de ceux qui étaient de mon côté était donc beaucoup plus grand que la poignée de jeunes au commencement. À cette époque, je n’avais que dix-huit ans et je suis de nature assez belle, droite et sans prétention, donc j’ai facilement gagné l’affection de tout le monde. À l’époque, je m’appelais Pham Van Phu. Les travailleurs contractuels m’appréciaient et m’appelaient "le jeune oncle". Ils avaient une confiance absolue en "Oncle" Phu et sont venus me poser des questions sur tout.


[Le navire avec la "cargaison humaine": Tran parle aux marins français en français - bon voyage à Saigon]

Les marins français m’aimaient aussi. Le jour même de ma bataille victorieuse, ils me cherchèrent, m’emmenèrent dans leurs quartiers et apportèrent du vin, du pain et du bœuf pour un festin. Nous avons ri et plaisanté ensemble. Et puis nous avons chanté des chansons folkloriques françaises et vietnamiennes.

Après cette lutte, je suis devenu le représentant ad hoc de notre groupe de travailleurs contractuels. S’il se passait quelque chose, ils venaient me voir pour me poser des questions ou m’en parler. Il en était de même pour le maître et sa bande. Chaque fois qu’il voulait le dire aux recrues, le capitaine me cherchait. Mais ces circonstances relativement confortables n’ont duré que peu de temps, à savoir pendant les derniers jours sur le Dorier. Lorsque nous sommes arrivés à Khanh-hoi (un quartier de Sai-gon), la nature cruelle et répressive des propriétaires de plantations de caoutchouc se montrait très claire [de l’entreprise criminelle "chrétienne" Michelin].



2.4. Saïgon juin 1927: des agents de Michelin "chrétiens" criminels sont comme des animaux + du bétail

[Saïgon juin 1927: les agents criminels "chrétiens" de Michelin traitent les agriculteurs comme des animaux+bétail+"malédiction" avec intimidation - le " lieu de rassemblement"]

Carte du Vietnam      Saïgon en 1920 env.: Route de la Belgique  
Carte du Vietnam [carte 01] - Saïgon en 1920 env.: Route de la Belgique [8]

Saïgon en 1920 env.: la caserne de
                      l’armée coloniale   port de
                      Saïgon vers 1930
Saïgon en 1920 env.: la caserne de l’armée coloniale [9] - port de Saïgon vers 1930 [10]

Dès que le vapeur Dorier accostait à Saigon, les surveillants, français et vietnamiens soudoyés, sautaient bruyamment à bord. Ils frappaient la tête des recrues avec des bâtons et nous comptaient comme des bêtes. Nos bagages - simples sacs et paniers - étaient éparpillés et déchirés, et les femmes et les enfants de certaines personnes se sont emmêlés dans leurs bagages. Toute la foule - des centaines de personnes - a été poussée à terre par les surveillants comme un troupeau de bétail.

Sur le rivage, la police [criminelle française "chrétienne"] grouillait comme des mouches. Ils se sont séparés et se sont tenus des deux côtés de la rue, tous les dix mètres il y avait des matraqueurs (avec des battes de baseball clouées) et des matraques à la main. Les plus vils de tous étaient les Métis. Ils juraient constamment: "Bande de bâtards! Sauvages! Tout en jurant, ils nous ont frappés avec leurs gourdins et ont visé nos têtes et les cous. Et les autres étaient tout aussi agressifs. Ils nous ont constamment encouragés en nous disant: "Encore plus, encore plus", et en même temps, ils ont toujours battu les gens avec leurs gourdins. Les frères et sœurs bouillaient de colère, mais comme il n’y avait pas eu de préparation pour faire face à cette situation, nous avons dû nous retenir et aller au point de rassemblement.

[Saïgon juin 1927: élection du président Truong Lap - un "cobra" - police française criminelle "chrétienne" + des gardes qui battent tout le monde - "inspecteur de la police secrète" - les "petits" - Tran: "les présenter à la justice"]

Après notre arrivée, ils ont placé leurs paquets froissés et se sont rencontré avec moi. Nous avons discuté de la situation entre nous et avons élu un représentant pour intercéder en notre faveur auprès des surveillants. Ce n’est pas moi qui me suis avancé cette fois-ci. La tâche de nous représenter a été confiée à un homme nommé Truong Lap. Frère Lap était originaire de Cat-lai dans le district de Bnih-luc. Il était grand et fort, et son visage était toujours rouge comme un navet. Il était courageux par nature et refusait de reculer, n'importe pas quel difficulté il trouvait. Quel danger qu’il rencontrait, il était imperturbable et avait l’esprit aussi chaud qu’un cobra.

Nous avons crié et exigé de rencontrer le recruteur en chef pour protester contre les coups. Les gardes et la police se sont approchés. "Qu'est-ce qu'il y a avec ces cris?" nous a demandé l’un d’eux.

"Maître, vous nous avez maudits et battus de l'arrivé [au port de Saigon] jusqu'ici", a explosé Lap de manière provocante. "Qu'est-ce-que va être quand je te maudis une fois et j'attendrais ce que tu vas en penser?" Les gardes et la police [criminelle "chrétienne" française] sont arrivés immédiatement et nous ont battus sans pitié. Ils ont frappé Frère Truong Lap à la tête avec une matraque et l’ont allongé sur le sol, le sang coulant sur tout le corps. J’ai appelé les frères à lui. Ils ont commencé à crier et à se révolter. Cela a effrayé les gardes et la police, et ils ont couru appeler l’inspecteur [criminel "chrétien" français] de la police secrète. Peu de temps après, ils ont grouillé comme des abeilles. L’homme au sommet était un Français qui parlait assez bien le vietnamien. "Qu'est-ce qu'il y a ici?" a-t-il demandé. "Qu’est-ce que vous les petites pensez que vous faites?"

Nous étions fâché parce qu'ils nous ont traité comme des animaux, et nous étions encore plus fâché parce que ce Français [criminel "chrétien"] s’adressait à nous comme à des enfants. Alors, j'ai dit quelque chose comme réponse: "Messieurs, nous avons signé un contrat pour venir travailler ici. Le contrat promettait qu’il n’y aurait pas de coups. Et pourtant, nous les 'hommes' sommes battus. Ce n’est pas légal. Si vous continuez à nous battre, nous, les hommes, vous poursuivrons en justice!

Les frères criaient des malédictions de tous côtés. Lorsque l’inspecteur a vu que la situation était tendue, il faisait une marche arrière. "Allez, les 'enfants', gardez l’ordre et il n’y aura pas de problème."

Il avait peur que l'on pourrait entendre les cries dans tout le territoire et pas seulement dans notre zone, et il voulait terminer le transport des travailleur à l’entreprise de caoutchouc [Michelin] et comme ça il voulait terminer sa responsabilité. Il a accepté de transférer les deux surveillants métis qui nous avaient battus le plus durement. Et il a permis à Lap d’être transporté à l’hôpital pour un traitement médical. Frère Lap mourut plus tard en 1928 dans [la MONOplantation "chrétienne" de caoutchouc de Michelin de] Phu-rieng. S’il n’était pas mort, il serait certainement devenu un bon combattant.



2.5. Saïgon juin 1927: les nouveaux quartiers du "Département des arrivées" = "Camp de concentration"

[Saïgon avec un "camp de concentration" "chrétien" pour les paysans candidats à la ferme de caoutchouc: barbelés, gardes, baraques sans fenêtres]

Après cette bataille, nous avons finalement jeté un coup d’œil à nos nouveaux quartiers, que les gardes appelaient le département des arrivées. En fait, ce département des arrivées était une branche de l’Inspection du Vietnam du Sud. C’était comme un camp de concentration, avec des clôtures de barbelés sur les quatre côtés et des gendarmes et des inspecteurs de police qui montaient la garde jour et nuit. À l’intérieur, il y avait des rangées de baraques avec des toits d’acier. Chaque caserne avait deux rangées de poteaux en bois de fer, un de chaque côté. Dans les baraques on avait pas de lumière, tout était sombre, il n’y avait même pas une seule fenêtre - la seule ouverture était la grande porte par laquelle les gens entraient et sortaient.

[Peut-être le goulag russe "communiste" avec 5 étoiles, marteau et faucille était mieux à la fin?].



[Saïgon avec le "camp de concentration" "chrétien" pour les candidats paysans dans les MONOplantations d’hévéa: le contrat de FANTAISIE pour 3 ans]

Les inspecteurs effectuaient toujours des fouilles. Ceux qui n’avaient pas encore signé des contrats étaient obligés de tout faire. Le contrat contenait plusieurs conditions qui semblaient assez bonnes mais qui n’ont jamais été exécutées. Il y avait aussi de nombreuses réglementations très strictes. Selon le contrat [de FANTAISIE]

-- les travailleurs du caoutchouc devraient voir leurs salaires calculés chaque jour,
-- [les travailleurs du caoutchouc] auraient des logements, à sa disposition,
-- [aux travailleurs du caoutchouc] devrait être une clinique gratuite à sa disposition, et
-- [les travailleurs du caoutchouc] devraient pouvoir acheter de la nourriture à bas prix dans les MONOplantations.

À la fin du contrat de trois ans
-- ils devraient pouvoir retourner dans leurs villages d’origine, et
-- le propriétaire de la plantation supporterait tous les frais du voyage de retour.

[QUEL FANTAISIE! Il est probable que même Michelin a payé pour ces services, mais les patrons et les contremaîtres "chrétiens" de Michelin ont volé l’argent et n’ont même pas donné le minimum aux travailleurs de caoutchouc. Dans le colonies "chrétiens", le vol était systématiquement développé et l'on peut supposer qu'il y avait même une compétition pour savoir qui pouvait voler le plus. Voler dans les colonies c'était comme un sport pour les "chrétiens"].


2.6. Camp de concentration "chrétien" Phu-rieng de Michelin: "médecine" toxique - lutte pour l’eau potable - punitions cruelles - torture des femmes enceintes

["Clinique de plantation" "chrétienne" de Michelin à Phu-rieng: La médecine toxique provoque plus de maladies qu’auparavant]

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                    Michelin 1889-1925   Logo de
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                    Vietnam avec la MONOplantation d’hévéas Michelin
                    Phu-rieng, l’île-prison de Con Son et la prison de
                    Hoa Lo à Hanoi
Logo de Michelin 1889-1925 [11] - Logo de Michelin 1936-1968 [12] - Carte du Vietnam avec la MONOplantation d’hévéas Michelin Phu-rieng, l’île-prison de Con Son et la prison de Hoa Lo à Hanoï [carte 01]

Les travailleurs avaient l'expérience contraire: pas un élément du contrat fut réalisé, ou pas complètement. Par exemple, quand je parle de soins médicaux gratuits, je mentionnerai simplement que lorsque quelqu’un était malade, les gardiens de la plantation lui donnaient toujours un traitement très "efficace" quand quelqu’un était malade et allaient à la clinique de la plantation pour demander des médicaments en lui disant de jeûner pendant quelques jours pour arrêter la "progression" de la maladie. Ainsi, le malade n’oserait pas se rendre à un examen par la suite, quelle que soit la gravité de sa maladie [en future].

["Plantation" de Michelin "chrétienne" de Phu-rieng: Lutte pour de l’eau bouillie propre]

Ou il y avait de nombreuses conditions que nous avons dû les forcer à mettre en œuvre, comme la prescription du thé chaud qui était fait pour nous tous les soirs.

Carte du
                    Sud Vietnam avec Ho Chi Minh-Ville (ex-Saïgon) et
                    avec la MONOplantation d’hévéa Phu-rieng dans la
                    région des collines  
Carte du Sud Vietnam avec Ho Chi Minh-Ville (ex-Saïgon) et avec la MONOplantation d’hévéa Phu-rieng dans la région des collines [carte 06]

["Plantation" de Michelin "chrétienne" de Phu-rieng: punitions cruelles avec "isolement cellulaire" pour les petits cas tels que "troubler la paix"]

Et de nombreuses clauses étaient dures. L’une d’elles stipulait que quiconque ne suivait pas les instructions d’un supérieur, ou dérangeait, ou provoquait un incident, ou s’absentait sans permission, était chargé d’une amende. Pour la deuxième infraction, il serait enfermé à l’isolement pendant 5 à 10 jours si l’infraction était qualifiée de "trouble à l’ordre public".

["Plantation" de Michelin "chrétienne" de Phu-rieng: Torture des femmes enceintes à plein temps]

Une autre disposition stipulait que les femmes ne peuvent recevoir de travail au-delà de leurs capacités; une femme a droit à un mois de congé de maternité avant de donner naissance à son enfant, et pendant les deux mois qui suivent l’accouchement, on lui donnera seulement des travaux légers. Mais en réalité, les femmes ont dû endurer une situation plus honteuse que les hommes. Je raconterai ces épisodes plus tard. [Les nouveau-nés ont été volés ou tués].


2.7. Saïgon juin 1927 "Département d’arrivée" = "Camp de concentration": 1 semaine perdue - le transport

[La solidarité pour un séjour de 3 ans à la plantation de caoutchouc de Phu-rieng est en préparation - la plupart d’eux vont mourir - terre rouge et terre grise]

À l’arrivée à Khan-hoi, il a fallu environ une semaine pour remplir tous les papiers. Pendant le temps d’attente, nous nous sommes rapprochés de plus en plus. En parlant il s’agissait des choses pratiques. Par exemple, nous avons dit:
-- "Nous n’avons pas de parents proches. Donc, nous devons apprendre à nous protéger les uns les autres."
-- Ou: "Ils éclatent de fusils et de matraques. Nous devrons unir nos forces si nous voulons survivre."
-- Ou: "Essayons de prendre soin les uns des autres, attendons la fin du contrat de trois ans et retournons ensuite chez nos familles, nos villages et notre région d’origine."



Mais en réalité, seulement très peu ont pu rentrer à sa maison [parce qu’ils sont morts sur la MONOplantation ou ont été assassinés par la police ou par les gardes français "chrétiens"].

Un jour, des camions des entreprises de caoutchouc [entreprise "chrétienne" Michelin de France] sont arrivés au centre d’arrivée. À cette époque, il y avait beaucoup de grandes entreprises dans le secteur du caoutchouc au Sud-Vietnam, comme la Compagnie des Terres Rouges [p.21]. La raison de ce nom était qu’il y avait deux types de terre dans le sud qui convenaient à la culture du caoutchouc, l’un rouge et l’autre gris.


2.8. Les entreprises et plantations de caoutchouc "chrétiennes" au Sud-Vietnam - le vol des terres aussi encore!

[Les entreprises "chrétiennes" du caoutchouc de Vietnam du Sud: Terres Rouges - Mimot - Michelin (Petit Michel) - Tropic Tree (arbre tropical) - vol de 50.000 ha de terres]

En plus de la Compagnie des Terres Rouges, il y avait Mimot, Michelin et la société "Tropic Tree". Chacune a planté des différentes MONOplantations en rangées [le géant crime "chrétien" de la MONOculture]. Ils se sont partagé le pays pour le piller. Les entreprises ont demandé l’ouverture d’un maximum de 50.000 hectares en une seule fois. C'est pourquoi ils avaient donc très peu de travailleurs. Chaque fois que de nouveaux employés arrivaient, ils devaient être répartis entre les différentes entreprises pour s’assurer que chaque entreprise recevait une part équitable.

[Les MONOplantations de caoutchouc "chrétiennes" au Vietnam du Sud: Sa-cam, Sa-cat, Loc-ninh, Dau-tieng, Bo-dot et Phu-rieng]

Comme ça, c’était aussi cette fois-ci. Ils nous ont divisés pour nous conduire dans les MONOplantations de caoutchouc de Sa-cam, Sa-cat, Loc-ninh, Dau-tieng, Bo-dot et Phu-rieng. Ils nous ont divisés selon nos provinces d’origine. Cent cinquante personnes furent donc amenées de Ha-nam, moi compris, à Phu-rieng. Le groupe Phu-rieng était le dernier groupe transporté.

[Travailleurs déposés dans 6 différentes plantations de caoutchouc de camps de concentration "chrétiens" - le FAUX espoir de rentrer à la maison après 3 ans de travail - Tran est kidnappé et transporté sur l’île-prison de Con-son]

Je n’ai pas besoin de vous dire à quel point nous étions fâcheux d’être divisés en six ou sept groupes de cette façon. Nous nous étions sentis très proches l’un de l’autre après ces jours de faim, d’abus, de flagellation et de lutte victorieuse dans un pays étranger. Nous étions sûrs que nous allions vivre ou mourir ensemble pendant les trois prochaines années. On pourrait se demander alors comment étaient nos sentiments de désespoir quand nous devions nous séparer de cette manière d'un jour à l'autre.

Dans mon cas, les frères et sœurs de Thai-binh et de Nom-dinh et moi nous sentions très liés les uns aux autres. Ils m’ont dit au revoir à contrecœur, ont pris leurs affaires et sont montés dans le camion. "Si seulement tu pouvais m’accompagner, oncle, ce serait si bien", m’a dit quelqu’un. J’ai été très émue et très triste quand j’ai vu son affection et sa confiance en moi. Je ne pouvais penser à rien d’autre que les donner l'instruction suivante: "Continuez comme ça. J’espère que vous resterez unis et que vous rentrerez à la maison après trois ans. Peut-être on va renter sur le même navire."

À cette époque, nous n’aurions pas pu imaginer que seul un très petit nombre de personnes échapperaient à la mort. Nous ne pouvions pas non plus imaginer le genre de vie que nous mènerions dans les MONOplantations de caoutchouc. Nous avons la chance que quelqu’un a survécu tout cela afin de rapporter au monde les terribles scènes de ces enfers sur terre.

Tous les autres groupes ont quitté le service des arrivées l’un après l’autre. Nous, de Ha-nam, étions 150 personnes, nous étions le dernier chargement sur le chemin de Phu-rieng. J’y suis resté trois ans, mais à la fin de mon séjour dans le camp de concentration, je n’ai pas pu rentrer chez moi, mais j’ai été emmené par les impérialistes [criminels "chrétiens" français] sur un bateau à destination de Con-son [à l'île-prison vietnamienne des français criminels "chrétiens"].

Mais cette histoire n’arrive que trois ans plus tard [p.22]

Logos de Michelin 1889-2024 -
                    une entreprise criminelle "chrétienne" de
                    caoutchouc comme les autres en Europe contre
                    l’Afrique, l’Amérique et l’Asie - pour produire les
                    pneus des véhicules et les joints en caoutchouc et
                    les bottes de caoutchouc
Logos de Michelin 1889-2024 - une entreprise criminelle "chrétienne" de caoutchouc comme les autres en Europe contre l’Afrique, l’Amérique et l’Asie - pour produire les pneus des véhicules et les joints en caoutchouc et les bottes de caoutchouc etc. [13]

[Qui étaient les autres entreprises de caoutchouc qui ont terrorisé le monde avec des camps de concentrations dans les colonies criminelles "chrétiennes"? Goodyear, Dunlop, Bridgestone, Continental, Apollo etc.].


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Sources
[web01] https://www.google.ch/maps/place/H%E1%BA%A1+L%C3%BD,+H%E1%BB%93ng+B%C3%A0ng,+H%E1%BA%A3i+Ph%C3%B2ng,+Vietnam/@20.8646562,106.6590499,14z/data=!4m6!3m5!1s0x314a7a58cc7b08ab:0x6937fbd197fdc3ab!8m2!3d20.8621185!4d106.6748181!16s%2Fg%2F1hb_g3h_g?entry=ttu

Sources des fotos
[1] Tran Tu Binh 1949: https://en.wikipedia.org/wiki/Tr%E1%BA%A7n_T%E1%BB%AD_B%C3%ACnh
[2] Haïphong, rue de Tonking avec des journaux+les pous-pous en 1920 env.: https://nl.geneanet.org/prentbriefkaarten/view/5166365#0
[3] Haïphong navire à vapeur 1920 env.: https://www.messageries-maritimes.org/Haiphong.html
Archive d'internet: https://web.archive.org/web/20220122044627/https://www.messageries-maritimes.org/Haiphong.html
[4] Haïphong navires à vapeur 1920 env.: https://www.geneanet.org/cartes-postales/view/6130445#0
[5] Vietnam paisans de riz sans machines: https://eastwind.es/wp-content/uploads/2017/07/Small-rice-farmers-in-Vietnam_Photo_FAO_Hoang-Dinh-Nam_RRSS.jpg
[6] Vietnam monnaie dong billet: https://usfirstexchange.com/everything-you-need-to-know-about-vietnamese-dong
[7] Vietnam monnaie dong pièces: video: https://www.youtube.com/watch?v=lwUSEgJfq3o
[8] Saïgon 1920 env. rue de Belgique:
https://saigoneer.com/old-saigon/old-saigon-categories/14498-photos-20-black-and-white-snapshots-of-1920-saigon-by-ludovic-crespin
[9] Saïgon baraques français "chrétiens":
https://saigoneer.com/old-saigon/old-saigon-categories/14498-photos-20-black-and-white-snapshots-of-1920-saigon-by-ludovic-crespin
[10] Saïgon port 1930: https://www.photo12.com/fr/image/ill20a00_001

[11] Michelin logo 1889-1925: https://logos-world.net/michelin-logo/
[12] Michelin logo 1936-1968: https://logos-world.net/michelin-logo/
[13] Michelin logos 1889-2024: https://logos-world.net/michelin-logo/

Cartes
[karte 01] https://jeopardylabs.com/play/social-studies-review-1943
[karten 02 bis 06] google maps

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