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Colonialisme blanc "chrétien" avec des atrocités et des crimes
Congo français: Terre de souffrance (de Marcel Homet)

2a. Brazzaville: prison catastrophe

Conditions et crimes dans la prison "chrétienne" de Brazzaville - vol de l'argent étatal par le personnel de la prison - torture des noirs


Livre de Marcel Homet: Congo
                                français: Terre de souffrance (Congo.
                                Terre de souffrance) Paris 1934   Marcel Homet, portrait   Brazzaville, Avenue de
                                Commerce 1934   Ligne de chemin
                                de fer Congo-Océan, train de
                                construction des années 1930 env.
Livre de Marcel Homet: Congo français: Terre de souffrance (Congo. Terre de souffrance) Paris 1934 [1] - Marcel Homet, portrait [2] -
Brazzaville, Avenue de Commerce 1934 [3] - Ligne de chemin de fer Congo-Océan, train de construction des années 1930 env. [4]


de: Marcel Homet: Congo. Terre de souffrance (Paris 1934)

présenté par Michael Palomino (2024)

Les diables "chrétiens" (M.P. 25 avril 2024) - la merde "chrétienne" (M.P. 9 jouin 2024) - Les "chrétiens" sont la MERDE (M.P. 10 jouin 2024)

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Contenu

2.1. Balisage (marquer le fleuve) - aviation - port fluvial: On arrive à Brazzaville
2.2. Vous irez en prison
Crime "chrétien" contre Homet: la vérité criminelle sur le chantier du chemin de fer Congo-Océan coûte la liberté
2.3. La prison: Prison de Brazzaville = camp de concentration - tout est usé, jamais nettoyé, jamais lavé

2.4. Dans la prison
2.4.1. L'affaire Panot-Baré-Titot
Des vols "chrétiens" du chantier "Congo-Océan": vol comptable - vol par encaisser 40.000 francs par mois pour des ouvriers qui ont pris la fuite - et un vol de 40.000 à 80.000 francs
2.4.2. L'affaire Costa: une livraison de poisson pourri - incroyable
2.4.3. Hygiène et discipline à la prison
Tonneaux comme salle de bain - pas de l'eau - le fleuve est la toilette - laves seulement le dimanche - dysenterie sans médecine ni médecin - vol total
2.4.4. Le profit "chrétien" avec les noirs dans la prison
Prisonniers noirs sans espace - dormir debout - terrorisme "chrétien" des impôts - vol total
2.4.5. Incohérences judiciaires
La femme de Homet fait pression dans la presse de Belgique - femme Ganombo 15 années dans la prison sans raison - vol total

2.5. Le départ du président - l'affaire F...
Crime a) Le président "chrétien" de la banque de Brazzaville voulait manipuler les élections
Crime b) Le chef "chrétien" du train Océan-Brazzaville Monsieur F.: vol du ciment, louer les machines de construction et voler des tôles pour son profit - vol total

2.6. Les cellules
La prison "chrétienne" de Brazzaville: cellules d'ordure - alimentation d'ordure - punitions inventées - Homet et les gardiens - vol total

2.7. Assistance médicale indigène
Les accusés de la prison de Brazzaville dans un étable pour les vaches - vol total

2.8. Encore des croquis [dessins]...: Norme: 15 jours de prison pour des impôts - les Noirs en prison doivent dormir debout
2.9. Et encore les vérités suivantes (Si non e vero!...)
2.9.1. Fièvre jaune, massacre, un lazaret avec une clef
2.9.2. Le chantier Congo-Océan et un inspecteur opéré à Brazzaville
Chute d’un viaduc - fracture du coccyx - le Congo belge doit porter secours - un chirurgien français est retiré



2a. Brazzaville: prison catastrophe

2.1. Balisage (marquer le fleuve) - aviation - port fluvial
On arrive à Brazzaville

[Congo français : Un voyage sur un fleuve - le gouvernement français fait travailler les Belges - les accidents au Congo français sans fin]

Carte du Congo français:
                                    "République du Congo" Carte du Congo français: "République du Congo" [carte 01]

Le Congo belge avait déjà un chemin de fer de Matadi à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa) à partir de 1898 - mais les élites françaises, avec la maladie mentale de Napoléon, voulaient avoir leur propre ligne de chemin de fer, de Pointe Noire à travers les montagnes du Mayombe jusqu’à Brazzaville, au lieu de Madingo en remontant la rivière Kouilou jusqu’à Brazzaville sans aucun problème. La ligne de chemin de fer criminelle à travers les montagnes de la jungle des montagnes du Mayombe a été ouverte en 1934 après des meurtres de masse, un exode massif et des spéculations territoriales par le gouvernement français.

Léopoldville avait ainsi 30 ans d’avance en termes de développement: à partir de 1898, la ville est directement reliée par un chemin de fer à un grand port Matadi. Un pont de Léopoldville à Brazzaville passant le Congo n’a jamais été construit. Léopoldville a progressé et Brazzaville est resté un village de province sans calanisation et pendant longtemps sans éclairage, avec un gigantesque complexe d’envie et de corruption. Lorsque Brazzaville était en difficulté, les Belges étaient toujours si gentils" pour aider les Français.

Carte 03: Les
                                  deux lignes de chemin de fer 1) de
                                  Pointe-Noire à Brazzaville et de
                                  Matadi à Kinshasa (ex-Léopoldville)
Carte 03: Les deux lignes de chemin de fer 1) de Pointe-Noire à Brazzaville et de Matadi à Kinshasa (ex-Léopoldville) [carte03]

Les deux Congos "chrétiens" avaient en commun de traiter les Noirs pire que des animaux avec des fouets, des punitions, des déportations, du travail forcé, de l’esclavage et même des meurtres de masse par surmenage et refus de nourriture et en refusant les soins médicaux. Les deux Congo "chrétiens" ont donc mis en place un système de camps de concentration "chrétiens" sur les plantations et les chantiers. Sur certains chantiers, on importait des Chinois, qui étaient bien payés. On voit ici l’exemple français de Brazzaville et du chemin de fer français Congo-Océan, décrit par l’archéologue et anthropologue Marcel Homet (1897-1982).




[Congo français : Un voyage sur un fleuve - le gouvernement français fait travailler les Belges - les accidents au Congo français sans fin]

Après une formidable tornade qui avait obligé le navire à piquer du nez dans les herbes de la rive, nous débouchions dans le "Pool".

"Pool", mot anglais, signifie lac. On a ainsi dénommé la grande étendue d'eau qui se trouve entre les deux capitales, belge et française, de l'Afrique Centrale.

Navire sur
                        le fleuve Congo entre Coquilathville et
                        Léopoldville   Carte: le "bassin" du Congo
                              avec Brazzaville (à gauche) et Kinshasa
                              (ex-Léopoldville) à droite   Les bouées
                        sont très importantes sur le fleuve Congo pour
                        que les capitaines sachent où le fleuve n’est
                        pas navigable
Navire sur le fleuve Congo entre Coquilathville et Léopoldville [5] - Carte: le "bassin" du Congo avec Brazzaville (à gauche) et Kinshasa (ex-Léopoldville) à droite [carte 02] - Les bouées sont très importantes sur le fleuve Congo pour que les capitaines sachent où le fleuve n’est pas navigable [6]

Juché fort haut sur la passerelle de commandement, je m'aperçus que toutes les bouées, qui jusqu'alors avaient jalonné notre chemin, avaient disparu.

-- Nous sommes revenus dans les eaux françaises, répondit le capitaine à ma muette interrogation. Ce n'est plus balisé.

-- Nous profitions donc du travail des Belges?

-- Euh! Oui et non! En 1924 une convention fut signée entre la Belgique et la France. La première devait baliser le fleuve Congo, la seconde l'affluent de celui-ci, l'Oubangui [fleuve Ubangi au nord] [p.161].

Chacun se mit à l'oeuvre. Les Belges, consciencieux comme toujours, armèrent deux navires et firent venir des ingénieurs hydrographes. D'un bout de l'année à l'autre, on put les voir, balisant et dressant la carte des fonds rocheux.

De notre côté, nous ne fîmes rien pendant un an, puis, en 1925, le gouverneur général donna à un capitaine de navire les instructions nécessaires pour commencer le balisage [la marque]. C'est d'ailleurs à peu près tout ce qu'il lui donna: à lui de se débrouiller [solutionner des problèmes].

Et il se débruilla. De vieilles chaînes, des tonneaux vides, représentèrent les bouées. Des bouts de planches grossièrement façonnés figurèrent des "voyants". Mal fixés aux arbres de la rive, ils disparurent bientôt.

Au bout d'un an, les maigres crédits mis à sa disposition étant épuisés, la mission rentra au port.

Cependant, le fleuve, continuant son affouillement traditionnel, monta, puis descendit. Aux premières eaux basses qui suivirent le départ de la mission, les bancs de sable avaient déjà changé de place: les passes étaient plus qu'a demi obstruées. Le niveau du fleuve se souleva une seconde fois charriant un flot d'alluvions. Les eaux se retirèrent et l'on vit avec stupéfaction les bouées indiquant les passes libres mollement échouées sur de magnifiques et énormes bancs de sable où se prélassaient, en toute tranquillité, de nombreux caïmans.

Ce fut tout. Le gouvernement général de l'A.E.F. qui avait envoyé sa mission, et avait ainsi [p.162] fait honneur à ses engagements, ne se préoccupa plus de rien.

Dans les eaux belges, les navires passent avec la plus entière sécurité. Dans les eaux françaises, les capitaines sont contraints de s'en remettre au flair des barreurs noirs.

C'est pourquoi l'on voit de si nombreux accidents.

-- Bah! fis-je au capitaine. C'est partout la même chose. Tenez, l'aviation...
-- !!!
-- Oui! Une convention a été, là aussi, signée entre les deux colonies.

"D'après ce traité, les avions français, qui sont à Bangui [capitale de l'Afrique Centrale], auront le droit de se servir des installations de la "Sabena", la remarquable entreprise belge de transports aériens, qui a jalonné [marqué], tous les cinquante kilomètres, la rive belge de terrains d'aviation. Il y aura réciprocité de survol, dit le contrat.

-- Eh bien, que trouvez-vous là de drôle? me dit le capitaine avec étonnement.

-- Moi? Rien! A part peut-être la clause "réciprocité".

-- Pourquoi?

-- Pourquoi! Il n'y a aucun terrain d'aviation sur la rive française du Congo.

***

Au loin apparaissent les huit pylônes de la T.S.F. de Brazzaville.

Commencé en 1924, ce poste devait être le [p.163] plus fort de l'Afrique. Mais on doit déjà le démolir sans qu'il ait jamais servi: les pylônes tombent en ruine.

Il en est de même du port de Brazzaville devant lequel nous venons d'arriver. On l'a commencé il y a deux ans. Des quais ont été élevés qui avaient bonne apparence. . Malheureusement on a oublié d'installer des "bittes" d'amarrage, puis le revêtement extérieur des quais, sur le fleuve, a été mal compris... ou n'a peut-être pas connu le ciment.

Le fait est qu'à peine terminés, les quais s'effondrent, des trous énormes se font jour dans les parements. On ne les répare pas. A quoi bon. On vient de s'apercevoir que les ingénieurs de la Société concessionnaire s'étaient trompés. Le port s'ensable chaque jour. On en refera donc un second!

[Soupçon : Les ingénieurs ont mis l’argent pour le ciment et pour les bornes dans leurs propres poches et ils ne se soucient pas du type de rupture qu’ils fabriquent, car Paris est totalement submergé par les nombreuses colonies. C’est ainsi que fonctionne l’économie "chrétienne" dans la France catholique].


Soupçon: vol systématique "chrétien"

Les ingénieurs ont mis l’argent pour le ciment et pour les bornes dans leurs propres poches et ils ne se soucient pas du type de rupture qu’ils fabriquent, car Paris est totalement submergé par les nombreuses colonies. C’est ainsi que fonctionne l’économie "chrétienne" dans la France catholique. Ce système de vol est bien normal comme au Pérou ou dans d’autres états coloniaux catholiques, même après l’indépendance on ne changera rien, j’ai pu l’observer moi-même au Pérou pendant 9 ans ce système de vol - de 2008-2012 et 2015 à 2020.

Et comme l’ensemble du système économique est toujours "sous pression" à cause du marché boursier criminel avec les cours des actions et les dividendes, la vérité ne doit bien sûr jamais être publiée, et donc certaines personnes ont toujours les mains libres avec le vol de masse.



***

2.2. Vous irez en prison
Crime "chrétien" contre Homet: la vérité criminelle sur le chantier du chemin de fer Congo-Océan coûte la liberté

[Congo français: la vérité de Homet sur les travaux du chemin de fer Congo-Océan - le gouvernement français "chrétien" invente "outrage" et "menaces"]

Brazzaville, Avenue de Commerce 1934   Cour de Brazzaville en 1930 env.
Brazzaville, Avenue de Commerce 1934 [3] - Cour de Brazzaville en 1930 env. [7]

Le [bateau] Surcouf (corsaire pendant Napoléon contre les anglais [web03]) atteignait Brazzaville. Par suite de sa vitesse, son arrivée se trouvait avancée. Il n'était pas attendu... et moi non plus.

Comme je l'ai conté par ailleurs, un administrateur du cabinet du gouverneur de l'Oubangui-Chari, m'avait averti de ma prochaine arrestation [p.164]. On n'avait pas osé le faire à Bangui [capitale de l'Afrique Centrale] où les magistrats, à quinze cents kilomètres de la capitale, n'étaient pas sûrs!

Or il fallait à tout prix étouffer des révélations que j'avais menacé d'étendre jusqu'au public français [sinon le cours des actions baissera].

Ensuite, j'avais fait part de mon intention de visiter les travaux du chemin de fer Congo-Océan: chose interdite à un journaliste scrupuleux, surtout, - et je le dis sans me vanter, - spécialiste en matières ferroviaires coloniales.

Sachant que j'allais être arrêté, j'aurais pu passer par le Congo belge. Je n'en fis rien: les dés étaient jetés.

Au moment où le Surcouf accosta, le commissaire central de Brazzaville monta à bord.

Quelques instants plus tard, escorté de quatre soldats baïonnette au canon, je faisais mon entrée chez le juge d'instruction. J'étais inculpé aussitôt "d'outrages au procureur général".

-- Mais enfin, monsieur le juge d'instruction, on n'a pas le droit de m'arrêter!
-- J'ai reçu des ordres.
-- De plus, arrêté relativement à la publication d'une lettre ouverte, j'ai droit à la Cour d'assises, qui seule me permet, selon la loi, de montrer mes preuves.
-- Vous passerez en correctionnelle.
-- Mon défenseur...
-- Vous n'aurez pas de défenseur, c'est interdit par la loi congolaise.
-- Je veux connaître mon dossier!
-- Impossible. C'est interdit par la loi congolaise. Vous connaîtrez à l'audience les charges qui pèsent sur vous.
-- Mais...
-- Reconduisez l'inculpé [note 01].

[note 01] Dialogue résumé, mais dans son ensemble rigoureusement exact. Tout ce qu'indique le magistrat, relativement au défenseur, dossier, etc., est légal en A.E.F.

[Tout est interdit pour que les cours des actions ne baissent jamais, mais seulement montent et que les "bonnes nouvelles" se répandent].

***

Au bout de cinq jours de détention, il fallait me relâcher. C'était la loi: je n'étais passible que de deux ans de prison et mon casier judiciaire était vierge.

Mais... au bout de quatre jours seulement une seconde inculpation, arrivée par télégramme, pesait sur moi:
-- Outrages au gouverneur de l'Oubangui-Chari;
-- menaces adressées au même et tentative de chantage, pour un tiers, par rapport à ce haut fonctionnaire.

Avant de quitter Bangui [capitale de l’Afrique centrale sur le fleuve Oubangui], en effet, j'avais pris la défense d'un colon qui ne pouvait payer au fisc douze cents francs qu'il lui devait et que le gouverneur voulait faire jeter en prison en attendant la vente de tous ses biens.

J'avais dit ce que je pensais de la justice. J'avais menacé de dévoiler de hautes collusions. J'étais maintenant sous le coup de trois ans de prison.

Condamné à six mois de prison sans sursis, la Cour d'appel, présidée par un magistrat à la haute conscience, me donna le sursis. Et l'on craignait aussi la voix de deux avocats, un belge [p.166] et un français, qui, malgré les pressions effectuées, avaient tenu à m'accompagner en audience.

Je sortis donc de prison après sept semaines de détention préventive.


[Congo français: la vérité sur les travaux du chemin de fer Congo-Océan - le gouvernement français "chrétien" invente "diffamation"]

L'avant-veille de ma sortie, alors que l'on savait que le désintéressement et le courage de mes défenseurs, joints à l'honnêteté du président de la Cour, allaient me rendre à la liberté, je fus l'objet d'une troisième inculpation: diffamation.

Je reviens de trois mois en arrière. Aussitôt que le capitaine D... de P... eut réussi à faire disparaître de la Lobaye (une préfecture dans l'Afrique Centrale [web04]) le gênant témoin que j'étais, je reçus du gouverneur l'ordre d'avoir à payer trois redevances domaniales relatives à ma propriété.

Or, j'avais en main les reçus postaux de mes paiements. Je l'indiquai.

Pour toute réponse on m'écrivit que, si dans les quinze jours je n'avais pas payé ces redevances, "tous mes biens feraient purement et simplement retour aus domaines." [note 01]

[note 01] La "confiscation totale des biens" pour un paiement minime, est légale en A.E.F.

[C’est une terreur coloniale "chrétienne" normale pour enrichir les employés de l’État - c’était comme ça dans toutes les colonies du monde].

Je ne pouvais payer à nouveau. On le savait. Je déposai une plainte en vol.

A Brazzaville, le président refusa de faire état des déclarations de la poste affirmant avoir payé. Il refusa l'expertise comptable demandée par moi et me débouta.

A la reprise de l'audience, l'administration, partie civile contre moi, demanda "ma très sévère condamnation pour m'empêcher de continuer la publication de mon journal." [p.167]

Ce qu'accepta le président, qui me condamna à un nouveau mois de prison et - avec le frais - à vingt mille francs d'amende, et un franc de dommages et intérêts.

Là encore, tout tomba en appel, sauf le franc de dommages et intérêts, geste symbolique que le président de la cour, malgré qu'il en eut, ne put prendre sur lui de retirer.

Avant de quitter ce chapitre, je tiens à ajouter ces quelques mots:

Relativement à toutes les inculpations dont je venais d'être gratifié, j'ai pu me rendre comte de ce qu'aucune plainte n'avait jamais été déposée contre moi. L'action de la justice avait été déclenchée automatiquement par le Ministère public qui avait exigé les poursuites, mon arrestation préventive, puis mes condamnations.

Et le chef du Ministère public est, nul ne l'ignore, le procureur général chef du service judiciaire de l'A.E.F.


La terreur dans les colonies ne peut pas être contrôlée par les gouvernements en Europe, et dans les colonies le pouvoir judiciaire fait ce qu’il veut - et ce népotisme et cet arbitraire continuent après les indépendances, parce que les familles nobles des ex-colonies pensent alors que ce comportement serait "normal". ÇA c’était alors la propagation de la "civilisation".



***

2.3. La prison
Prison de Brazzaville = camp de concentration - tout est usé, jamais nettoyé, jamais lavé

[Congo français - Brazzaville: le gouvernement "chrétien" a installé des camps de concentrations avec des chambres cruelles]

Lorsqu'on descend, soit du bateau, soit du train, à Brazzaville, et que l'on se rend sur le "plateau", on aperçoit vers la droite, sur un terre-plein surélevé de deux mètres, une espèce [p.168] de château fort surmonté d'une tour crénelée, avec, tout autour, des paillotes en terre gâchée recouvertes de chaume pourri.

Le tout branlant, chancelant, d'un aspect bien misérable.

Les amis du pittoresque africain, ceux qui passent, ceux qui étudient ou qui flânent, se demandent curieusement les uns aux autres:

-- Qu'est-ce?

C'est la prison dont le gouverneur général a doté la cité.

Je dois à la vérité de dire que le piteux état de cette geôle n'est pas imputable au gouverneur général actuel. Construite il y aune vingtaine d'années, elle servait à cette époque, reculée pour l'A.E.F., de prison pour indigènes. Le gouvernement de cette colonie, par un louable souci d'économies, s'est simplement arrangé pour y placer, dans une regrettable promiscuité, avec les blancs, les femmes noires, les voleurs, les enfants de la "correction", ainsi que les assassins.

D'abord une rampe en pente raide, bordée de fils de fer barbelés.

A la porte, le régisseur.

Le gendarme qui m'accompagne tend à son collègue le billet d'écrou. Deux ou trois mots rapides du règlement, et, dans la nuit, je suis conduit au fond de la cour.

Dans une pièce délabrée, rendue plus lépreuse encore par la lueur vacillante de la lampe que l'on me donne pour me permettre de me déshabiller, on m'avance une chaise. Clic-clac! me voilà enfermé. [p.169]

[Congo français - Brazzaville: la chambre de la prison]

J'entends les crosses des mousquetons qui heurtent lourdement le sol, des mots prononcés à voix basse. Au loin un chien aboie. Une lueur de foyer se reflète en lames minces au travers des persiennes sur le mur de ma chambre, puis, c'est le silence total, lourd de menaces.

Dans un coin de la pièce, j'ai entrevu un bidon de pétrole, une touque comme nous le nommons au Congo. C'est le baquet, pensai-je, le fameux baquet des prisonniers. Le lit, lui, m'a attiré, car il semble coquet. Il est en cuivre, passé au vernis noir, sa moustiquaire est blanche, sa taie d'oreiller bien tirée. J'ai hâte de faire sa connaissance. Je me déshabille, je soulève la couverture. Horreur! L'étoffe de l'oreiller se transforme en trois loques déchiquetées, trouées, soigneusement aplaties et ayant la prétention, sur un matelas tout bossué de crins qui ressortent, de représenter le drap de dessous. Quant à celui de dessus, c'est plus simple, il n'y en pas! Deux couvertures de cheval en font office. Jamais lavées, pleines de la sueur et de la crasse des prisonniers qui se sont succédés avant moi, elle s'appliquent à même la peau.

Je souffle la lumière. L'obscurité, dense, m'étreint. Je voudrais me lever. Je voudrais sortir. Oh!cette impuissance, ce sentiment que l'on a de l'inutilité de tout effort. Est-il une torture qui annihile mieux la personnalité? Tout s'écroule en moi. Mes nerfs se crispent de rage.

Je me lève. J'ai bien des allumettes, mais ai-je le droit de m'en servir? A quoi bon! Je me recouche. Je suis las. comme une brute, je m'endors. [p.170]


2.4. Dans la prison

2.4.1. L'affaire Panot-Baré-Titot
Des vols "chrétiens" du chantier "Congo-Océan": vol comptable - vol par encaisser 40.000 francs par mois pour des ouvriers qui ont pris la fuite - et un vol de 40.000 à 80.000 francs


[Congo français - prison de Brazzaville: le gouvernement "chrétien" célèbre le terrorisme contre la vérité avec des clefs]

Au loin chante le coq! Une lueur diffuse emplit ma chambre. J'ouvre les yeux. Dans la cour on s'agite; des crosses résonnent; des commandement - en un français petit nègre qu'en d'autres temps je trouverais cocasse - retentissent.

Maintenant, le plein jour emplit la pièce. A droite, à gauche, des verrous claquent, des clefs grincent. Devant chez moi, rien! Si, un sergent indigène arrive, deux gardes le suivent. Le gradé commande: "Bayette... anon!" L'acier froisse l'acier, l'éclair bleuâtre des armes jaillit. Je regarde par les persiennes. Les deux gardes, arme au poing, sont immobiles devant ma porte. Je me précipite à la fenêtre; deux autres soldats sont là.

Le café passe devant moi. J'entends les exclamations de plaisir des voisins qui le hument. Ma porte reste toujours fermée, les gardes ne bougent pas. Je me recouche. J'attends. [Comportement addictif de café "chrétien"].

Café nocif
Café nocif [8]


Cependant des clefs se font entendre. Leur bruit se rapproche. Les verrous reclaquent, la porte s'ouvre et je trouve devant moi les visages [p.171] ahuris de ceux qui vont devenir, pendant près de deux mois, mes compagnons de malheur.

-- Comment vit-on ici? Et je lampe une gorgée de café.

Panot, le prisonnier auquel je m'adresse, me regarde avec un bon sourire:

-- Comment on vit? Mais, pas trop mal, n'étaient l'eau polluée, la mauvaise nourriture, l'air malsain, les mouches, les moustiques, et, de temps à autre, la cellule. En outre... Et il me montrait les loques innommables couvrant son corps: oui, continua-t-il, en réponse à mon regard interrogateur; comme nous ne sommes qu'en prévention, nous n'avons pas droit aux vêtements de prisonniers. Non plus qu'au travail d'ailleurs. Donc, pas d'argent, pas de vêtements, bientôt nous irons tout nus.


Le principe criminel "chrétien": traiter les personnes en détention provisoire plus mal que les condamnés
Cette injustice de traiter les personnes en détention provisoire pire que les criminels condamnés n’a pas été corrigée dans le système carcéral "chrétien" à ce jour. L’administration pénitentiaire "chrétienne" ne se soucie tout simplement pas de cette torture en détention provisoire. De nombreuses personnes innocentes sont en détention et pourraient faire quelque chose de positif - non, ces forces sont perdues. La justice n’a pas d’importance pour les patrons "chrétiens" criminels. C’est même amusant pour certaines administrations pénitentiaires de garder des personnes en garde à vue le plus longtemps possible, quand on observe que la transmission de documents sur 60km prend une semaine, etc. J’ai pu en faire l’expérience en direct pendant une semaine dans la prison criminelle de Lörrach en 2008, comment les choses s’y font et comment le contribuable et volé par des manœuvres superflues. La prison doit toujours être pleine pour que le travail des gardiens ne soit pas mis en danger. Et ils se sont appelés "chrétiens" - Lien (allemand)


-- En somme ce n'est pas fameux?
-- Non, pas très, répond derrière moi une voix faubourienne.
-- Tiens! Tiens! Un Parigot par ici. C'est au moins vous, Baré? Je vous ai sérieusement défendu dans mon journal.
-- Nous vous remercions, mais, que voulez-vous, rien à faire.

Je me rappelais cette lamentable affaire, celle de Panot-Baré, deux pauvres diables honnêtes, et de Titot, de réputation douteuse.


[Congo français - chantier "chrétien" du chemin de fer "Congo-Océan": vol comptable de 9000 francs, taxes]

Ligne de chemin de fer
                          criminelle au Congo français de Pointe-Noire à
                          Brazzaville, chantier dans les montagnes du
                          Mayombe au tunnel du Kil 
Ligne de chemin de fer criminelle au Congo français de Pointe-Noire à Brazzaville, chantier dans les montagnes du Mayombe au tunnel du Kil [9]

Ils étaient tous les trois employés au chemin de fer "Congo-Océan". Coup sur coup, divers scandales venaient d'éclater:
-- vols éhontés, et non punis;
-- concussions vraiment exagérées, même pour [p.172] le Congo, etc...

Le Ministère demandait LES coupables. Et le gouvernement général s'est ingénié à lui trouver DES coupables.

Pour une fois l'administration eut une chance. Titot venait de détourner neuf mille francs. On put en fournir la preuve et il avoua. On le fourra en prison.

C'était un vol comptable. Il fallait trouver maintenant une escroquerie relevant du service des travaux publics.

Après maintes investigations, on découvrit que deux camarades de Titot, chefs de districts du chemin de fer, avaient fourni des états de paiement de leurs travailleurs non conformes à la réalité. Deux différences étaient relevées: treize cents francs pour l'un, deux mille cent francs pour l'autre.

Affreux scandale. avant toute instruction on arrêta les coupables, que l'on jeta en prison.

Poussées plus avant, les investigations n'allèrent point toutes seules: les deux inculpés d'escroquerie ne possédaient pas de caisse!

-- Oui, articulait le procureur, mais le comptable Titot s'entendait avec eux. Ils partageaient la différence.

Ce qui eut été plausible si, à cette époque déjà, Titot, relevé de ses fonctions, n'avait été en prison.

En outre, l'accusateur principal, un nommé G..., comptable principal au chemin de fer, détenait seul les fonds.

-- Mais les états de travailleurs étaient falsifiés, affirma le procureur. Je retiens contre les [p.173], l'inculpation de "faux et usage de faux commis par des fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions et je demande pour eux, cinq ans de bagne".

-- Faux et usage de faux commis par des fonctionnaires, clamèrent les défenseurs. Mais Panot et Baré ne sont que des journaliers payés à raison de soixante-quinze francs par jour ouvrable. Montrez donc vos états de fonctionnaires.

-- Inutile, trancha le procureur, qui coupa court et abandonna son accusation. Mai il reste le faux.

-- Comme nous n'avons pu consulter le dossier de nos clients, déclarèrent les avocats (fonctionnaires choisis pour la circonstance par le gouverneur, qui s'était trompé sur leur compte), nous demandons que la preuve du faux soit apportée à l'audience.

-- Inutile, affirma encore le Ministère public qui ajouta:

-- J'abandonne l'accusation de faux, mais je requiers l'inculpation, pour Baré et Panot, de "complicité de tentative d'escroquerie".

[Congo français - chantier "chrétien" du chemin de fer "Congo-Océan": 40.000 francs par mois pour des ouvriers qui n'existent plus]

-- Qui n'a pas eu lieu, affirma à la barre le directeur du chemin de fer Congo-Océan, haut fonctionnaire unanimement respecté pour son honnêteté. Non, qui n'a pas eu lieu. En outre, j'estime comme très exacte la raison donnée par les inculpés, relativement à la différence qui existait entre leurs états de personnel et celui qui existe réellement. Tous les mois, de nombreux travailleurs noirs du chemin de fer se sauvent dans la brousse [pour ne pas mourir de maladie et de malnutrition sur les chantiers]. Tous les chefs de districts ont des [p.174] listes d'appel où les ouvriers sont en nombre supérieur à ceux qui sont présents à la fin du mois. G..., le comptable principal, qui se déplace pour payer les hommes, a toujours des en "trop" dans sa caisse. Ceux-ci atteignent parfois quarante mille [40.000] francs par mois, ce qui correspond à la paie de quelque cent cinquante déserteurs. En outre, j'ajoute que je suis très satisfait des services de Pant et Baré.

Franc français 1930: billet de 5
                          Francs 
Franc français 1930: billet de 5 Francs [10]

La Cour se retira. Elle est composée en A.E.F., où l'institution du jury n'existe pas, d'un magistrat président (pas toujours), de deux fonctionnaires, dont le propre chef de cabinet du gouverneur général, et de deux commerçants adjudicataires des administrations de la colonie.

A la majorité d'une voix, les accusés furent reconnus coupables "de complicité de tentative d'une escroquerie qui n'avait pas eu lieu".

Panot et Baré - dont le casier judiciaire était vierge - furent condamnés à deux ans de prison sans sursis. Plus, avec les frais, quinze mille francs d'amende.

Titot, lui, qui avait avoué un détournement de neuf mille francs, fut condamné à trois ans de prison sans sursis, quinze mille francs d'amende et le remboursement des sommes détournées.

Panot et Baré se pourvurent en cassation contre cet arrêt. Mais on ne s'étonnera pas d'apprendre, après les révélations de l'affaire Stavisky, que leur peine était déjà purgée et qu'ils étaient en liberté, sans que la Cour de cassation ait trouvé le temps de juger. [S.175]

***

[Congo français - Chantier "chrétien" du chemin de fer Congo-Océan : le gouverneur "chrétien" de l’A.E.F. laisse passer des vols d’environ 40.000.000 à 80.000.000 francs]

Un an après ces faits, le gouverneur général de l'A.E.F. fut accusé, dans un quotidien parisien, d'avoir fermé les yeux sur des détournements atteignant plusieurs dizaines de millions.

Il put répondre immédiatement que: "Lorsque des voleurs étaient découverts, la justice suivait toujours son cours, à telle enseigne que certains d'entre eux étaient encore en prison."


2.4.2. L'affaire Costa
Une livraison de poisson pourri - incroyable

[Congo français prison Brazzaville: Le "chrétien" Costa de Léopoldville: il manquent 180.000 francs - livraison de poisson pourri - extorsions pour payer]

Il y avait aussi dans la prison un Portugais nommé Costa. Arrêté au Congo belge, sur demande de la police française, incarcéré à Léopoldville, extradé, il était accusé d'avoir escroqué à son patron une somme de cent quatre-vingt mille francs [180.000 francs].

Depuis dix mois, il croupissait en prison préventive, à la suite d'une instruction qui s'était faite inexplicablement longue. On disait que son interrogatoire, en audience, pouvait compromettre trois officiers aimant fort les cadeaux. Le fait est que, depuis un mois que l'instruction était terminée, Costa ne savait qu'une chose: qu'il passait aux assises. A quelle date? On ne s'était pas encore résolu à la fixer [p.176].

Et cette parodie de cour sans jurés, composée en partie de tributaires du gouverneur général, n'inspirait guère confiance au Portugais à qui l'expérience avait appris qu'il serait plus ou moins condamné suivant l'intérêt du moment.

-- Ce qui m'étonne, disait Panot, c'est qu'on ne lui ait pas encore fait boire du "mauvais café". Il en sait trop!

Costa est venu me demander mon aide pour sortir de sa difficile situation. Encore qu'il me répugne de défendre un coquin, j'accepte avec l'arrière-pensée de faire condamner les officiers concussionnaires. Je demande au Portugais de me conter avec exactitude ce qui lui est arrivé.

-- Voici, me dit-il. Je ne suis au Congo français que directeur d'une firme portugaise. Mon patron est en Europe, et il a confié à un commerçant de ses amis le soin de me ravitailler en marchandises et denrées destinées aux travailleurs indigènes du chemin de fer Congo-Océan. Je dois rendre compte mensuellement de mon avoir en caisse. Dernièrement, je reçois l'avis de ce que deux cents tonnes de poisson sont arrivées, à mon adresse, à la gare de Léopoldville. J'y vais. Tout le poisson était pourri. Je proteste. On me répond:

Poisson dans le fleuve Congo
                          "Tétra tigre goliath" (Goliath
                          Tigerfish)
Poisson dans le fleuve Congo "Tétra tigre goliath" (Goliath Tigerfish) [11]

-- Bah! C'est pour l'administration française. Et l'on me menace de me faire perdre ma place si je ne prends pas livraison de cette marchandise. Que faire? Je vais trouver un officier de mes amis, président de la commission de recettes à Brazzaville. Je lui glisse 25.000 francs dans la main. Le lendemain, lorsque la commission [p.177] passe, les noirs de l'entrepôt, habitués à ces sortes de choses, ouvrent quelques superbes paquets de poisson, qui étaient placés sur le haut de la pile des 20 tonnes que j'avais seulement fait entrer. Les officiers regardent: "Accepté", me dit le président. Le soir je fais passer au Congo français tout mon poisson pourri qui est entassé en hâte dans des wagons, amenés par mon ami sur le beach [plage]. Le train part en brousse où il est garé le temps nécessaire pour que son chargement ait le temps normal de se gâter. Après quoi certains officiers, chargés de la distribution des vivres aux travailleurs, leur donnèrent ce poisson. Mais cela coûte cher, de pareilles pratiques. J'ai dû donner deux autos à X..., 50.000 francs à Y..., 20.000 à Z..., sans compter les petits cadeaux aux noirs et à certains autres intermédiaires. Bref, lors de la vérification de ma caisse, il me manquait près de 140.000 francs. Mon patron a déposé une plainte contre moi. Et voilà!


"Chrétiens" français: le clima n'importe pas - les morts n'importent pas
L’administration française arrogante et "chrétienne" du Congo français n’a pas eu l’idée de
-- que dans un clima tropical, les aliments peuvent difficilement être stockés de manière durable
-- que les ouvriers du chemin de fer du Congo pourraient mieux entretenir leurs propres jardins et étangs afin d’avoir toujours des aliments frais.
Les "chrétiens" de la France pensaient simplement que le climat n’était pas important. Et c’est ainsi que des milliers de Noirs sont morts sur les chantiers de construction ferroviaire, à cause du régime catastrophique et à cause du refus des engins de construction normaux  d’Europe: La ligne de chemin de fer a été en grande partie construite à la main avec des scies de jardin et des houes de jardin.

Dans le sud tropical du Vietnam, qui était aussi une colonie française, exactement le même massacre a eu lieu avec la déforestation et les travaux de plantation ou avec les chantiers de construction de chemins de fer: climat tropical, les gens des montagnes au climat tropical ne peuvent pas tolérer le climat, nourriture pourrie, esclavage, pas de soins médicaux pour les maladies tropicales, torture et blessures graves avec des fouets, déforestation avec des outils de jardinage, exemple plantation de caoutchouc de Phu Rieng lien (anglais).

Quoi sont alors les "chrétiens" de la France?



[Congo français prison Brazzaville: appellation de la femme de Costa - officier très malade - second officier malade - troisième officier se cache - autre vol de Costa à Lisbonne?]

Quelques jours après, ma femme, munie des documents nécessaires, fait paraître dans "Don Quichotte" un dessin fort suggestif, accompagné d'une légende très explicite.

Aussitôt, l'officier le plus compromis tombe malade. Son état est tel qu'il exige son rapatriement immédiat. Le gouverneur général l'expédie à [la ville portuaire de] Pointe-Nore, où il prend le premier paquebot de passage.

Un second officier est muté, lui aussi, à Pointe-Noire. Il attend le développement de l'affaire. Le troisième se terre. [p.178]

Et Costa qui venait de passer 12 mois en prison préventive, bénéficie d'un non-lieu. On l'envoie se faire pendre ailleurs. Arrivé à Lisbonne, il commet un autre vol et disparaît sur un vapeur brésilien. La police portugaise est à ses trousses! Mes efforts n'avaient abouti qu'à sauver quatre bandits!

Ce n'était pas du tout ce que j'avais cherché.


2.4.3. Hygiène et discipline à la prison
Tonneaux comme salle de bain - pas de l'eau - le fleuve est la toilette - laves seulement le dimanche - dysenterie sans médecine ni médecin - vol total

[DISCRIMINATION Congo français prison "chrétien" Brazzaville: conditions catastrophiques avec des tonneaux - SOUPÇON: vol de l'argent pour la construction: 75.000.000 francs]

Cette prison manque vraiment du confort le plus élémentaire. A ma droite, trois misérables cabanes de "potopoto" (glaise [web05]) crevassées, laissant apercevoir la vêture des dames de ces messieurs les gardes. De l'autre côté, une série de petites cases dont l'une évacue, par sa porte voilée d'une natte pourrie, un nuage de mouches: ordinaires, bleues, vertes, qui tourbillonnent dans le soleil.

Ce sont les water-closets des Européens. Ils sont représentés par un tonneau de 80cm de large et de 50cm de haut. On les vide (lorsque les corvées y pensent), une fois par 24 heures. C'est à la fois hygiénique et odorant.

Petits fûts en
                        étain
Petits fûts en étain [12]

Ce tonneau est posé sur trois chevrons qui portent à faux et basculent à chaque mouvement que fait le prisonnier. Celui-ci s'installe en équilibre [p.179] instable sur une planche formant pont. Le spectacle, que tout le monde peut voir de la cour, est assez répugnant. En outre, les centaines de mouches qui sortent de cet édicule bien "Aéfien" se précipitent dans le potage à peine servi, dans la touque ouverte qui contient la provision d'eau, où elles se noient en grand nombre, dans les assiettes, dans les quarts de café du matin au point qu'on est obligé, même en buvant, de les couvrir de papier pour empêcher ces indésirables intrusions.

Tout est à l'avenant d'ailleurs, dans cette geôle. Devant la porte des cabinets, à trois mètres de la table où  l'on mange, une énorme mare verte et nauséabonde, contenant autant d'eau que d'urine coulée du tonneau, empoisonne l'atmosphère de ses émanations fétides.

Et le gouverneur général de l'A.E.F. a obtenu, en 1931, je l'ai déjà dit, soixante-quinze millions [75.000.000] au titre de l'assistance médicale et des oeuvres d'hygiène. [L’argent doit avoir atterri sur son compte privé - volé - dans 50% des cas, le patron est le criminel].

[Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: les soldats français - les soldats qui dorment après des fêtes de nuit]

Soldats coloniaux
                        français avec leurs uniformes beiges
Soldats coloniaux français avec leurs uniformes beiges [13]

Une rumeur me fait lever la tête. Des miliciens [soldats français] se disputent. Ils ont formé le cercle au milieu de la cour. C'est la "décision" de chaque soir. Le sergent-chef va désigner les sentinelles qui se relèveront à tour de rôle pour nous garder.

A tout instant, les soldats se déplacent pour se plaindre, harangant leurs camarades devant le sergent qui vitupère en vain. Menacés enfin d'une façon précise, les protestataires disparaissent derrière leurs camarades pour revenir bruyamment d'un autre côté. [p.180]

C'est grotesque, cette parodie de la discipline militaire. Naturellement jamais un officier n'inspecte le poste. Non moins naturellement, quelques-unes de nos sentinelles disparaissent chaque nuit. .

Sur le coup de minuit, on entend dans la cour, un remue-ménage fantastique.

-- Numéro trois (c'était toujours ce numéro trois qui disparaissait), crie le sergent.

-- Numérôôô trois...

Cela dure un quart d'heure, jusqu'à ce que l'on arrive à découvrir, dans un coin sombre, bien au chaud, le numéro trois qui, sans se soucier le moins du monde de son tour de garde, dort profondément.

-- C'est, dit le régisseur, une prison pour volontaires.

... Mais il arrivait parfois qu'on ne trouvât pas la sentinelle [le gardien]. Alors le "numéro deux", qui avait pris la garde à 22 heures, la tenait, ronflant avec force, jusqu'à six heures du matin.

Ronfler -
                        bande dessinée
Ronfler - bande dessinée [14]

Ces matins-là, c'est nous qui jouissions du spectacle, lequel nous vengeait de nos insomnies répétées.

-- Moi y en a qui commande, vitupérait le sergent. Quoi toi faire cette nuit?

Et le garde, qui avait passé la nuit au village à se distraire avec de charmantes hétaïres [belles dames], de répondre:

-- Moi, y en a pas bougé! Toi y en a appelé moi? Et de n'en pas démordre. [p.181]

***

[DISCRIMINATION Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: pas de l'eau pour les touristes de la détention provisoire - le fleuve est la salle de bain - mais les employés ont une salle de bain propre - SOUPÇON: vol de l'argent pour la construction]

C'est dimanche. En longue file les prisonniers noirs descendent la rampe de la prison. Deux par deux, d'un air morne, ils vont encadrés par des miliciens fusil au poing.

C'est ce qu'on nomme, à Brazzaville, la "baignade des fauves".

Au milieu de la capitale congolaise, serpente une petite rivière, la M'Foua. Non canalisée, ses bords sont recouverts d'herbes et de broussailles. Elle est le réceptacle des nids d'anophèles - moustiques donnant le paludisme - et de toutes les boîtes de conserves vides, ainsi que des ordures dont une ville coloniale sait être si prodigue.


Puisque le mot "protection de l’environnement" n’est pas dans la bible de fantaisie, les "chrétiens" ont gâché la planète pendant 500 ans, jusqu’à ce que le mot soit finalement inventé dans les cercles ésotériques-alternatifs dans les années 1970.



Karte von
                          Brazzaville  
Carte de Brazzaville [karte 05]

En saison sèche, en particulier, ses eaux sont empestées. C'est là cependant la baignoire qui est offerte aux prisonniers et aux prévenus noirs.

A l'intérieur de la prison, en effet, il n'y a pas d'eau. Pourquoi y en aurait-il? L'eau n'est-elle pas réservée aux fonctionnaires, qui dis-je, aux hauts fonctionnaires?

Car en A.E.F. où les classes sont nettement tranchées, les petits fonctionnaires sont à peine plus considérés par leurs chefs que les commerçants et les colons. A quoi donc servirait la hiérarchie des grades si tout le monde pouvait se laver? Et c'est une réglementation sans ambiguïté, qui impose aux fonctionnaires la maison [p.182] qu'ils auront à occuper pendant la durée de leur séjour.

Les gouverneurs, inspecteurs et tutti quanti [italien: tous ensemble], ont des salles de bains ravitaillées par l'eau de la source. Elle est amenée grâce à des canalisations.

Les hauts fonctionnaires de moindre importance ont, eux aussi, des salles de bains. A eux, cependant, de se "débrouiller" pour avoir de l'eau.

Les fonctionnaires moyens ont, sous leur véranda, le droit de faire installer, à leurs frais, une douche rudimentaire, car aucune pièce n'est prévue pour cet usage.

Les petits fonctionnaires ont une simple case en terre battue, à moins qu'ils ne soients contraints de loger à quatre, comme c'est le cas pour quatre employés du chemin de fer, dans la même baraque.

Evidemment, rien n'est prévu pour le bain. Il n'y a ni eau, ni salle de douches. Si les employés en font construire une, elle est pour eux quatre.

Cabane de
                        terre au Congo  
Cabane de terre au Congo [15]

[DISCRIMINATION Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: le bain pour les commerçants - un tonneau circulant - les locataires - les noirs sans eau et sans papier - se laver et laver les vêtements seulement les dimanches]

Quant aux commerçants de la ville nul ne s'en occupe. Certains ont protesté. Alors, généreux, le gouverneur a autorisé le conducteur du tonneau d'arrosage municipal, celui qui sert de réservoir à la pompe à incendie, à ravitailler (quand il a plu, car en saison sèche, la source a un débit fort restreint) les personnes qui en font la demande. Il n'en coûte guère plus de deux ou trois cents francs par mois aux privilégiés à qui ce luxe, inouï pour Brazzaville, est accordé.

Il est évident que cette eau, dite potable, doit [p.183] être  dès l'arrivée chez le consommateur, légèrement bouillie, puis filtrée. Après quoi elle est sans danger.

On comprendra donc aisément que si les commerçants ne peuvent avoir de l'eau qu'en allant la chercher, les "locataires de la maison centrale" ont droit à moins encore.

Les noirs n'ont donc, durant toute la semaine, pas une seule goutte d'eau à leur disposition, sauf, naturellement, celle qui est nécessaire à leur alimentation.

Aussi, quelles que soient les opérations que l'indigène emprisonné accomplisse (il n'est aucun besoin d'insister) soit même qu'il mange son poisson gluant de graisse, ou son riz dégouttant de sauce, il ne peut jamais se laver. Les mains pleines d'huile, de sauce, de... comme il n'a pas le moindre bout de papier pour les essuyer, il se sert de son pantalon, et le dimanche...

... Le dimanche il va se baigner.

Pour cette opération, et pour celle du lavage de ses vêtements, il dispose de cent cinquante grammes de savon.

Sous la pluie glaciale de la saison des pluies, je les vois courir à l'eau, ces prisonniers, se déshabiller entièrement, et tout nus, au milieu de la capitale de l'AE.F. se laver rapidement.

Le corps sommairement nettoyé, ils lavent leur "boubou" (petite chemise de toile qui, avec un léger pantalon compose toute leur vêture) leur culotte, et, remettant cela sur eux, rentrent, tout mouillés dans la geôle où ils vont grelotter pendant des heures [le criminel "chrétien" français ne leur donne pas de serviette de bain]. [p.184]

De temps à autre, ficelé entre quatre planches, l'un d'eux sort de la prison: "Pleurésie", indique le cahier de l'infirmier. Et un nouveau trou s'ouvre quelque part.

***

[DISCRIMINATION Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: bataille éternelle du savon et de l'eau - dysenterie - pas de médicaments ni de médecin]

J'ai dit par ailleurs que la prison de Brazzaville était commune aux noirs et aux blancs. Si les premiers sont traités avec un manque certain d'humanité, les seconds ne sont guère mieux partagés.

Evidemment on ne les [les blancs] envoie pas au bain, tout nus, en pleine ville. On [les blancs] fait mieux! Ils [les noirs] n'y ont pas droit! La tutélaire administration leur [aux blancs] fait don d'une minuscule cuvette pour deux et, autant pour le soin de leur corps que pour celui de leur linge, de deux cents grammes de savon par semaine. Quant à l'eau, elle est apportée de la mairie située à bonne distance, par le moyen d'un petit tonneau de trente-six litres, récipient jamais lavé, que deux prisonniers [noirs?], le tenant par une perche [sur ses épaules], portent nonchalamment le long de la route.

Chaque jour, on renouvelle une seule fois la provision d'eau ainsi accordée. Et il y a parfois, je l'ai vu, huit Européens qui doivent s'en contenter.

Elle sert à tout cette eau. Comme le tonneau qui la contient est installé au milieu de la cour où déambulent les noirs, on voit de temps à autre [p.185] ceux-ci s'approcher, se pencher, se servir et polluer encore, s'il est possible, la boisson des Européens.

En outre, dans cette cour où de nombreux indigènes, qui errent en toute liberté, crachent et font leurs besoins légers, les tourbillons annonciateurs d'une tornade forment à la surface de l'eau "potable" une épaisse couche de crasse que l'on est obligé d'écumer [voler] pour boire.

Cela donne une idée des conditions sanitaires dans lesquelles nous nous trouvons.

Pour ma part, j'ai contracté là une dysenterie impossible à soigner, faute de médicaments. Faute aussi de médecin, celui de la prison venant de partir.

Je suis rongé par la fièvre. Ce matin l'infirmier (policier indigène ainsi baptisé [d'un Jésus de fantaisie]) ne m'a pas apporté de quinine. Il m'en faut 50 centigrammes par jour.

[Dysenterie guérit avec de l'eau argentée avec des iones d'argent, on peut le produire soi-même].


[DISCRIMINATION Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: un cabinet médical sans cabinet - SOUPÇON: vol de l'argent pour la construction - un peu de ouate - quinine vient le lundi]

Suivi du soldat qui ne me quitte jamais, je vais à l'infirmerie située au centre de la cour de la prison, à quelque trente mètres de ma chambre.

Que c'est sale! Bicoque [un bidon d'une bidonville] en terre, de 4 mètres sur 3, au toit de chaume pourri, au sol de terre battue, voilà l'infirmerie. Comme mobilier, une petite table branlante à peine suffisante pour que le médecin - lorsqu'il y en a un - puisse signer le cahier de visite, seul travail du praticien qui n'a pas le temps d'examiner les malades.

Une chaise dépaillée, bancale par surcroît, une caisse-armoire ne fermant pas, crasseuse, et con tenant avec de l'ouate, un flacon de teinture [p.186] d'iode, et deux thermomètres dont l'un est brisé. C'est tout.

Au passage, je prends un peu de cette ouate, je la plonge dans un bassin d'eau sale qui sert aux pansements: presque aussitôt elle s'amenuise, semble se dissoudre. En quelques minutes elle est tellement réduite qu'il est impossible de la prendre au bout des doigts.

Ouate cellulosique, je connais cela. C'est un ersatz [remplaçant] allemand de guerre. C'est de la cellulose pure. Il en est resté de très gros stocks qui n'ont plus la moindre valeur à une époque où la surproduction du coton est considérable. Mais l'A.E.F. en est encombrée [pleine].

L'infirmier est là, entouré de ses trois femmes. L'une d'elles, qui tient délicatement entre le pouce et l'index le bistouri de l'infirmerie, enlève des doigts de pied de son seigneur et maître, les chiques dont ils sonst littéralement farcis.

-- Dis-moi, Bongo, le questionnai-je, pourquoi se m'as-tu pas donné de quinine ce matin?
-- Y en a plus, me répond l'infirmier. C'est fini.
-- Comment, c'est fini? tu vas en demander d'autre?
-- Viens voir, fut la réponse flegmatique.

Et je vois:
La liste des médicaments avait été barrée par le médecin-chef du service de santé, qui avait écrit: "Lundi"
Pourquoi lundi, fis-je?
-- Parce que les médicaments sont donnés le lundi. Vous êtes ici cinq blancs. Le médecin-colonel [p.187] délivre 25 centigrammes de quinine par blanc et par jour. Comme tu as toujours la fièvre, tu en prends 50; moi, je veux bien. Seulement toutes les semaines la quinine sera finie le vendredi. Et il faudra que tout le monde attende au lundi...


Guérir la dysenterie avec de l’eau argentée:
L’eau argentée peut être préparée avec de l’eau du robinet ou de l’eau distillée et un morceau d’argent: laissez le morceau d'argent reposer dans un verre d’eau pendant 12 heures, puis remplissez-la dans une bouteille, prenez une gorgée tous les jours à jeun et attendre 30 minutes à la prochaine boisson. Conservez la bouteille dans un endroit sombre sans contact avec des appareils électriques, de préférence dans une armoire, sinon les ions d’argent se mélangeront. Comme le mot "médecine naturelle" n'existe pas dans la Bible de fantaisie, les "chrétiens" ont presque éradiqué la médecine naturelle et entre 1300 et 1850 ont brûlé tous les guérisseurs d’Europe comme "sorcières" - c’est pourquoi certains des stupides "chrétiens" ont encore peur de la médecine naturelle et prétendent que la médecine naturelle vient du diable de fantaisie - seuls les "chrétiens" peuvent être tant stupides pour aller à la pharmacie et éteignent leur cerveau - allez voir l'argent colloidal (eau argentée) avec l'appareil Ionic Pulser avec la préparation dans 15 minutes lien (anglais).


***


2.4.4. Le profit "chrétien" avec les noirs dans la prison
Prisonniers noirs sans espace - dormir debout - terrorisme "chrétien" des impôts - vol total

[DISCRIMINATION Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: les noirs dans seulement une pièce - dormir debout - et trop long - SOUPÇON: vol de l'argent de l'état pour les détenus]

Autant les noirs de la brousse sont rendus sympathiques par leur simplicité, autant ceux des villes paraissent antipathiques; ils ont pris tous nos vices sans conserver aucune des qualités de leur race.

Un grand nombre d'entre eux sont sans cesse en prison. On les y jette sans discernement: les assassins avec les délinquants primaires, les voleurs avec les "fraudeurs de l'impôt". [L'écrivain français] Courteline lui-même n'eût pas, je le présume, trouvé mieux que ce que je découvris un jour dans le registre de la geôle.

"Koundzou, 15 jours de prison pour avoir détourné frauduleusement une poule."

En attendant, Kondzou, Bamba et autres, ils sont plus de deux cents enfermés dans ce quadrilatère en moellons qui pourrait normalement en contenir 50. Munis chacun d'une natte et d'une couverture, ils n'ont même pas de place pour s'étendre. Sans se préoccuper de quoi que ce soit, on entasse là les prisonniers, tant qu'il y en a. S'ils sont peu, tant mieux pour eux. S'ils sont beaucoup, tant pis! Ils dormiront debout.

Quelques hommes de Brazzaville: Les
                          criminels "chrétiens" de France
                          ordonnent: Ils doivent dormir debout
Quelques hommes de Brazzaville: Les criminels "chrétiens" de France ordonnent: Ils doivent dormir debout [16]

Et ils restent parfois plus d'un an en prévention [p.188] pour des délits emportant des peines de un à deux mois de prison.

Bande
                        dessinée: innocent
Bande dessinée: innocent [17]

[Soupçon clair: Le "chrétien" criminel de la France fait de l'argent avec les noirs: laisser trop long dans la prison - l'état donne de l'argent pour chaque détenu, et cet argent va dans les poches du chef "chrétien" criminel - le dictateur de la prison].

***

[Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: le "chrétien" avec con Jésus de fantaisie installe la prostitution - l’État "chrétien" provoque la prostitution des jeunes filles à cause des impôts des pères - DISCRIMINATION: les noirs en chômage détenus jusqu'à 8 fois par mois par des impôts]

On est d'ailleurs assez éclectique dans la capitale de l'A.E.F. quant aux raisons invoquées pour jeter un noir en prison.

Il y a la crise à Brazzaville; plus en cette ville qu'en aucune autre cité du monde. Les chômeurs noirs y sont nombreux: peut-être dix mille.

Ils vivent de rapines [vol]; il faut bien manger. Mais ils doivent payer l'impôt, qui est à Brazzaville de 45 francs par personne. Plus trente francs de prestations pour les hommes.

Or si un ménage qui a deux enfants arrive à subsister, il lui est impossible de verser cent quatre-vingts [180] francs par an au gouvernement. Et aucune raison d'abstention n'est admise, il faut payer.

Aussi, chaque soir, les Brazzavillois sont accostés au coin des rues par des fillettes à peine nubiles, de jeunes et jolies femmes, que leur père ou mari envoient chercher de quoi payer l'impôt.

La prostitution n'existait pas en Afrique centrale avant l'arrivée des blancs ["chrétiens" criminels avec son Jésus de fantaisie, fusil et canons]. Elle est maintenant officieusement établie dans la capitale de l'A.E.F. Son utilité est indéniable, c'est l'auxiliaire du fisc.

Congo jeune
                            dame
Congo jeune dame [18]

Cependant tous les contribuables n'ont pas de jeunes et jolies filles à leur disposition. Et de nombreux indigènes n'arrivent pas à payer l'impôt. Ils sont donc arrêtés. C'est pourquoi certains [p.189] d'entre eux - et les journaux de Brazzaville n'en font nul mystère - sont allés en prison jusqu'à huit fois durant les douze mois de 1933, au moins 15 jours chaque fois. Toujours pour le même motif; le tribunal ne prend pas en considération les condamnations précédentes [mais se procure du travail en condamnant toujours les mêmes chômeurs noirs à la prison - il y a la terreur "chrétienne" absolue - les blancs s’enrichissent du système et n’aident pas les chômeurs - car le mot "travail social" n’est pas dans la bible de fantaisie!].

Là, comme à Bangui [capitale de l'Afrique Centrale], cela fournit à l'administration une main-d'oeuvre bon marché.


Le système "chrétien" de la prison contre les indigènes: le plus criminel c'est le chef "chrétien"
Les détenues reçoivent théoriquement des choses, mais le chef "chrétien" de la prison vole l'argent pour les choses et les détenus noirs ne restent sans rien et restent dans la torture éternelle: pas dormir. Et la justice en profite aussi pour toujours avoir de travail. Ce système criminel contre les indigènes on trouve dans toutes les "colonies "chrétiens" et après l'indépendance, les gouvernements métis neufs nationaux copient ce système comme "normal" contre ses propres compatriotes - et la lutte contre les indigènes continue sans cesse. J’ai pu observer cette terreur "chrétienne" au Pérou pendant 9 ans. Les "chrétiens" sont les plus criminels sur la planète.




2.4.5. Incohérences judiciaires
La femme de Homet fait pression dans la presse de Belgique - femme Ganombo 15 années dans la prison sans raison - vol total

[Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: vient la femme de Homet avec la pression d'un journal du Congo belge]

Il paraît qu'on est ennuyé. Mon arrestation aurait été une faute. On supposait qu'on allait m'escamoter [laisser disparaître] et me faire passer pour un exalté. Nul ne pensait à ma femme. Et il y a Brazzaville un inspecteur des colonies: s'il allait faire un rapport au ministre.

-- Si vous promettez de vous taire, me dit le gardien-chef au retour d'une de ses quotidiennes visites au gouvernement, on vous fera discrètement filer en France.

Mais voilà! Je ne promets rien et le régisseur qui joue quelque peu double jeu ne pourra rien rapporter à ses maîtres.

Ma femme vient de sortir deux numéros de Don Quichotte. Elle a pris la gérance du journal et s'attend d'un instant à l'autre à être arrêtée.

On n'ose toujours pas, car elle habite le Congo belge où ses papiers sont en sécurité.

L'administration a donc été obligée de céder. Elle doit laisser imprimer à nouveau tous les faits qui m'ont valu mon incarcération. [p.190]

Si les puissants fonctionnaires, les hauts magistrats que cette toute jeune femme tient en échec, savaient qu'elle ne se soutient qu'à l'aide de piqûres, qu'elle a une dangereuse maladie de foie [guérit avec chardon-marie] et que la dysenterie amibienne la rouge [guérit avec de l'eau argentée], ils seraient certainement plus sûrs d'eux.

Mais ils ne savent pas!

Avec plus de force que jamais, ma femme continue cette campagne. Elle force l'admiration au point que le plus grand journal quotidien du Congo belge lui consacre un article élogieux.

***

[Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: une femme Gamonbo pour 15 ans dans la prison sans raison - et reste]

Quelles belles notes je rédige chaque jour et que je cache soigneusement dans le garde-manger du régisseur de la prison, qui en conserve toujours la clef sur lui...

C'est effarant ce que l'on peut trouver dans cette geôle [prison sans rien].

Un jour, Titot, maître Jacques du régisseur, vient trouver le gardien-chef.

Une femme, la nommée Gamonbo, est en prison depuis quinze ans - ainsi en fait foi le livre d'écrou. - Il n'y a aucun extrait du jugement la concernant.

-- Vous aurez des histories, affirme Titot au régisseur tout ahuri [étonné]. Qu'une inspection soit effectuée ici, on découvrira que cette femme est en somme emprisonnée sans raison. Vous devriez vous informer auprès du procureur de la République.


Explication:
C'est la même chose: Les détenues reçoivent théoriquement des choses, mais le chef "chrétien" de la prison vole l'argent pour les choses et les détenus noirs ne restent sans rien. Cette femme est seulement dans la prison pour remplir les poches du chef de la prison.


Avisé, ce dernier chercha partout. Il ne trouva [p.191] rien, naturellement. Le greffier en chef, lui, parla des termites qui... des fourmis que... des cancrelats dont... bref toutes les pièces avaient disparu.

Et pour éviter des histoires, la femme resta en prison.


Alors, les "chrétiens" français criminels vont être criminels sans fin et l'argent va toujours dans les poches du patron!

15 ans de privation de liberté ne sont PAS rares dans les prisons "chrétiennes". 15 ans de fausses accusations et de diffamation ne sont PAS rares dans les pays "chrétiens". Tout cela n’arrive qu’à cause de la "fausse croyance" de la part du Seigneur de fantaisie.

On peut même supposer que Mme Gamonbo doit également fournir des services sexuels aux employés supérieurs, peut-être elle est une esclave sexuelle de la prison - et pas l'unique - cela conviendrait.

Et avec cet scandale de 15 ans de privation de liberté à Brazzaville, j’arrive à une conclusion claire:

Les "chrétiens" avec leur Jésus imaginaire et leur dieu imaginaire sont les pires sur cette planète. Les "chrétiens" sont de la MERDE.

La Bible est fausse:
                                    les criminels "chrétiens"
                                    organisent l’ENFER pour toutes les
                                    autres cultures afin qu’elles
                                    périssent
La Bible est fausse: les criminels "chrétiens" organisent l’ENFER pour toutes les autres cultures afin qu’elles périssent [19]




***

2.5. Le départ du président - l'affaire F...
Crime a) Le président "chrétien" de la banque de Brazzaville voulait manipuler les élections
Crime b) Le chef "chrétien" du train Océan-Brazzaville Monsieur F.: vol du ciment, louer les machines de construction et voler des tôles pour son profit - vol total


[Brazzaville avec le départ du président: on chasse le directeur "chrétien" de la banque de Brazzaville pour la manipulation des élections]

Tout Brazzaville tremble encore du coup qui vient de lui être porté en la personne de l'un de ses membres les plus éminents.

Le directeur de la Banque brazzavilloise la plus importante, celui qui présidait toutes les associations de la capitale, vient d'être brusquement relevé de ses fonctions.

Cette décision est arrivée de Paris par télégramme. Strictement confidentielle, elle a été immédiatement divulguée et accompagnée de commentaires significatifs: dans quel but?

Peut-être faut-il faire savoir à ceux qui minent sourdement a politique du gouverneur général qu'on les tient, fussent-ils directeurs d'une société privée.

Qu'avait donc fait M.R... pour mériter un tel sort? Il avait simplement demandé à l'Association des Anciens Combattants de ne voter, lors des élections prochaines, au conseil supérieur des [p.192] colonies, que pour le candidat qui promettrait de respecter un programme qui lui avait été soumis. Ce qui n'avait pas été du goût du candidat officiel!

Quoi qu'il en soit, j'apprends que ce puissant personnage venait de quitter la capitale de l'A.E.F.

Alors qu'auparavant il n'avait pas assez de mains pour serrer celles qui se tendaient respectueusement vers lui, le jour de son départ il n'avait trouvé personne pour l'accompagner à la gare. Il avait déplu!...

... Sic transit [ainsi va le temps]...

***

[Brazzaville: une affaire du M. F.: il est le chef "chrétien" du magasin central du chemin de fer Océan-Brazzaville - les choses "disparues": 100 tonnes de ciment, 1100 tôles ondulées - "plus de trois mille francs de profits personnels"]

Si la prison est une boîte de résonance, c'est aussi une boîte à Pandore, sans jeu de mots.

On y trouve de tout: même le rapport confidentiel de M. B... L..., directeur du contrôle et des finances de l'A.E.F.

Je veux parler de l'affaire F...

F... Était courtier en bonneterie, mais il était aussi gendre de colonel, ce qui constitue en A.E.F. une "condition nécessaire et suffisante" pour être quelqu'un. Et quittant ses bonnets, F... fut nommé chef du magasin central du chemin de fer.

Place délicate s'il en est, car elle exige de son titulaire la connaissance approfondie du matériel de chemin de fer, ainsi que des qualités de chef-comptable.

Entrepôt de
                          ciment   dessin:
                          comptable
Entrepôt de ciment [20] - dessin: comptable [21]

Evidemment, gendre de colonel, courtier en [p.193] bonneterie... bref, sollicité, le gouverneur général tourna avec élégance la difficulté. F.. fut nommé avec, de plein droit, sept ans d'ancienneté [7 ans membre dans l'entreprise]. Ce qui lui donna des émoluments [salaires] intéressants, mais surtout lui permit d'intervenir dans les travaux du technicien et du chef-comptable que l'on détacha [voler] spécialement sous ses ordres.

Au bout de six mois tout le chemin de fer était "sur les dents". Les tire-fonds arrivaient quand il fallait des "pal-planches", le sable remplaçait encore plus qu'à l'ordinaire le ciment des viaducs dont les pierres ne tenaient même plus assez pour attendre l'inauguration.

Et cent tonnes de ciment avaient disparu; onze cents [1100] tôles ondulées avaient pris la fuite, sur 54 wagons [de l'entreprise de chemin de fer] Décauville accompagnés de six trucks automobiles. Rien que du matériel neuf.

-- M. [monsieur] X... vint déclarer en outre qu'il avait un jour, après bien des recherches, retrouvé un chaland de 50 tonnes de ciment qui s'était malignement égaré chez F...,
-- M. Y... [vint déclarer] que F... lui avait demandé dix mille francs à seule fin de lui faire obtenir une adjudication.
-- M. X... [vint déclarer] que F... l'avait forcé (le pauvre homme) à majorer considérablement ses prix.

Et devant l'enquêteur, F... déchire ses balances, insulte son directeur et refuse de répondre.

On arrive quand même à voir ses comptes. Les magasins, remplis de matériel administratif, regorgent néanmoins d'outillage acheté chez les commerçants à des prix tels qu'on calcule qu'en un seul mois F... a réalisé plus de trois mille [p.194] francs de profits personnels sur des achats de pointes.

La comptabilité est surchargée, grattée, déchirée (rapport F.C. 113/C. du directeur du contrôle), des commissions d'achat n'ont jamais existé que sur le papier..., etc. F... est perdu!

[Brazzaville: une affaire du M. F.: l'inspecteur général donne le dossier de F. au gouverneur général - fuite de F. pour la Corse - on trouve les choses: le ciment dont 50 tonnes furent définis comme "inutilisables" - on trouve les trucks automobiles qui étaient "loués" - les 1100 tôles son "ventés ailleurs" par une "tornade" et ne sont plus trouvés]

Par lettre No 469 du 9 septembre 1931 on propose le licenciement [doit s'en aller] de l'employé. Mais par lettre confidentielle No 1240, l'inspecteur général des travaux transmet au gouverneur général, le 14 septembre, le dossier du coupable.

Le 15 septembre F... tombe malade et le 16 il s'embarque en première classe, aux frais de l'Etat congolais, pour la Corse où il jouit d'une fortune aisément acquise.

Mais il fallait cependant arranger la comptabilité singulièrement bousculée par F...

Chargé de ce soin, le directeur des finances et du contrôle se met en campagne. Cent [100] tonnes de ciment avaient été perdues... il en retrouve cent cinquante [150] dont il a dû, ajoute-t-il dans son rapport, jeter une grande partie inutilisable.

Ce fut moins aisé [simple] pour les wagons [de l'entreprise de chemin de fer de] Decauville: cinquante [50] d'entre eux s'obstinèrent à se cacher. Les trucks automobiles furent retrouvés; F... les avait loués à une Société. Par erreur, évidemment il avait oublié de facturer le montant des redevances de la dite Société. Par contre, les tôles qui [soi-disant] avaient dû, profitant d'une violente tornade, s'envoler pour couvrir des maisons inconnues ne revinrent jamais.

Bidonville à Soveto avec des
                          toits en tôle ondulée - et en Europe, les
                          élites "chrétiennes" gagnent des
                          millions chaque année à la bourse criminelle
                          que par la spéculation
Bidonville à Soveto avec des toits en tôle ondulée - et en Europe, les élites "chrétiennes" gagnent des millions chaque année à la bourse criminelle que par la spéculation [22]

C'est alors que M.B... L... se décida, non à prévenir officiellement le procureur général, mais [p.195] bien à avertir discrètement, "confidentiellement", le gouverneur général de cette situation.

Il est évident cependant que le chef du service judiciaire de l'A.E.F. a été mis au courant de ces faits, ne serait-ce que par les articles publiés dans une dizaine de journaux, dont trois congolais.

Mais, ministère public, il se garda bien d'intervenir.

Le soir où mon journal sortit portant en manchette l'affaire F..., M.B... L... fut affolé [avait peur].

Il se rua en trombe vers le bureau du directeur des chemins de fer.

Ahuri [étonné] et tenant à la main le rapport original il regardait le directeur du Congo Océan qui venait de retirer, devant lui, de son coffre-fort, la seule copie existante.

... Et cependant le rapport était publié.


Les "chrétiens" et la tromperie traditionnelle avec du ciment tendu - les alcooliques "chrétiens" aiment voler et tricher
Les "chrétiens" sont les plus criminels de la planète. Ils sont le MODÈLE et empoisonnent le monde entier avec leurs tromperies et surtout avec leur ALCOOL. Ils transforment des populations entières en alcooliques au cerveau réduit et collectent des millions de profits, dont ils ne donnent RIEN. Le ciment de sable a été utilisé pour les autoroutes du sud de l’Italie "chrétienne" et du Portugal "chrétien", entre autres. Et dans les pays musulmans, le ciment de sable est utilisé, par exemple en Turquie. Là-bas, les colonnes en béton armé manquent également dans les maisons, de sorte que les maisons s’effondrent immédiatement à chaque tremblement de terre - y compris au Kurdistan "chrétien". Peut-être que quelqu’un avait des dettes de jeu dans le casino "chrétien" et a donc tendu le ciment avec du sable.

Délits: fraude, mise en danger de la vie, homicide involontaire 1000 fois ou meurtre de masse en cas de tremblement de terre. Mais cela n’a pas d’importance pour les patrons "chrétiens", car un patron alcoolique protège l’autre. Les "chrétiens" sont les pires, parce qu’ils pensent toujours que le Dieu imaginaire les "sauvera", avec le verre de vin à la main en affirmant que le vin soit le sang imaginaire d’un Jésus imaginaire. Le quotient intellectuel est à ZÉRO. Sauvez-vous des "chrétiens"!




***

2.6. Les cellules
La prison "chrétienne" de Brazzaville: cellules d'ordure - alimentation d'ordure - punitions inventées - Homet et les gardiens - vol total

[Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: cellules sans toilette ni douche - cellules mixtes aussi avec des enfants - comme inquisition d'avant]

Baré qui a passé quinze jours en cellule, m'engage vivement à visiter cette partie de la prison.

-- Vous ferez un beau "papier", me dit-il.

Dès l'entrée, une bouffée de chaleur fétide [mal odeur] me frappe le visage. Cela sent la sueur, l'urine, la crasse [ordure]... et le reste qui y séjourne 24 heures par jour faute de cabinets d'aisance.

La pénombre [demi sombre] y [là] règne continuellement. On dirait l'antichambre de la mort, tellement l'aspect de ces pièces est sinistre. [p.196]

Aucun pays civilisé au monde n'a imaginé d'installer sous l'équateur [cilma tropical] des cellules qui soient à la fois communes aux blancs et aux noirs, aux assassins comme aux "petits voleurs", et même aux enfants indisciplinés de la "correction". Il a fallu l'A.E.F. pour que soit imaginé ce mode de coercition.

Dans ces cellules, les noirs, qu'aucune hygiène n'a jamais intéressés, font leurs déjections sur le sol autant que dans les bidons d'essence non couverts qui leur servent de baquets.

On ne peut s'empêcher en y entrant, de penser aux in-pace d'antan [d'avant], ceux de l'Inquisition; in-pace que l'on eût cru à jamais disparus depuis des siècles, et que l'on retrouve servant de domicile à des prévenus blancs [noirs?], peut-être des prévenus qui ne veulent pas avouer.

[Est-il maintenant clair pourquoi les "chrétiens" sont la MERDE?]


[Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: cellules de 5m de hauteur - vermine et insectes sans fin - jamais nettoyage - un lit de camp - nourriture minime - cellules pour mourir]

Cinq mètres de haut, un mètre cinquante de large, deux mètres de long. Ces cellules ont un volume d'air vraiment trop restreint dans ce pays où la chaleur humide est extrêmement malsaine. D'ailleurs l'air n'est renouvelé que par une étroite lucarne de 25 décimètres carrés située à quatre mètres de hauteur. Encore est-il que l'une de ces cellules possède sa lucarne obstruée par un morceau de papier fort.

Les cafards se sentent
                          très à l’aise dans des bâtiments sales dans
                          les climats tropicaux, parfois ils tombent du
                          plafond, ev. dans la soupe
Les cafards se sentent très à l’aise dans des bâtiments sales dans les climats tropicaux, parfois ils tombent du plafond, ev. dans la soupe [23]

Jamais nettoyées, ces pièces sont emplies [remplir] de poux, de punaises et de tous autres insectes aussi répugnants. Leur confort est des plus rudimentaires: un lit de camp sans drap. La nourriture est réduite de moitié, pain compris (c'est affiché dans toutes les chambres). Ni vin, ni cigarettes, lectures interdites, pas de promenade régulière [p.197], aucune visite autorisée. Dans ces "plombs" renouvelés de Venise, l'atroce chaleur, jointe à la raréfaction de l'air et aux odeurs méphitiques qui y séjournent, en font une résidence que peu de peuplades barbares songeraient à imposer à leurs plus dangereux ennemis [note 01].

[note 01] Un receveur des P.T.T. de Pointe-Nore qui, après 25 ans de loyaux services avait détourné 7.000 francs de sa caisse, puis les avait remboursés, a été récemment condamné à 5 ans de réclusion. Avant un an de ce régime, il sera mort dans ses cellules.

[Même les postiers "chrétiens" ne restent pas honnêtes].


[Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: cellules selon la loi - alimentation mauvaise - punitions inventées]

Quels sont donc les règlements qui permettent à l'administration d'appliquer un tel traitement à des prévenus?

L'administrateur-maire de Brazzaville est un fort honnête homme. Il n'a pas voulu que je sois mis, pour la nourriture, au régime du droit commun. J'ai refusé. Alors, l'ordinaire de la prison a été singulièrement amélioré. De plus, les punitions: privation de pain, de cigarettes, de savon et à fortiori la cellule, ont été supprimées.

[Le standard "chrétien": interdire les choses pour cacher l'argent pour ces choses dans les poches du chef "chrétien"].


[Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: Homet dans le prison reçoit des lettres, journaux, livres - la télégraphie vas aussi dans le forêt sauvage: Homet demande d'éliminer le travail forcé - fermeture des cellules à 19 heures - tam-tam - feu dans la ville - médaille militaire - chanter]

Par-dessus la barrière en fil de fer barbelé passent les lettres, les journaux, les livres que des amis m'envoient. De ce fait, les gardiens noirs me gâtent. Ils ne sont pas sans savoir, grâce à la télégraphie indigène qui court si rapidement la brousse, que je demande la suppression du travail forcé [qui est souvent mortel si l'on ne fuit pas]. Ils me savent gré de mes efforts. Dans leur fruste intelligence ils me le manifestent de leur mieux. L'adjudant indigène n'a-t-il pas formellement interdit aux sentinelles [gardiens] de me suivre constamment, comme ils en ont reçu l'ordre?

Tous les soirs nous devons être enfermés à dix-neuf [p.198] heures. C'est un sergent porte-clefs qui est chargé de ce soin. Mais tout s'arrange en Afrique si l'on parvient à ne pas s'énerver.

Avant mon arrivée, le sous-officier accomplissait à peu près scrupuleusement sa besogne. Maintenant...

Le voilà qui vient. Il est déjà 19h 15 [minutes]. Faisant tinter ses clefs il s'arrête à trois pas et salue.

-- Y en a l'heure. Sept heures passées.
-- Tu crois? Je suis sûr que ta montre avance.
-- Non! Y en a pas avancer. Regarde.

Il tire de son gousset une énorme "toquante" d'acier, il approche la lanterne. Je compare avec la mienne. Etonné:

-- C'est ma foi vrai! 7h. 15, je ne l'aurais pas cru. Mais dis-moi, tu ne trouves pas qu'il fasse chaud ce soir? On n'est pas bien dans la chambre. Si tu nous laissais dehors...

Le sergent ne répond pas. Il guigne du coin de l'oeil, sur la table, un paquet de cigarettes. Tous les soirs, à la même heure, on retrouve le même, ou son frère.

Doucement, le sous-officier s'approche, prend le paquet d'un air indifférent, joue un instant avec lui...

-- Y a bon! Vous y en a rester encore. Avec lui les cigarettes ont disparu.

Nous pouvons, Panot, Baré et moi, bavarder en paix. Nous restons toujours ensemble, les autres prisonniers formant un autre groupe. Nous jouissons en toute tranquillité de l'heure qui passe, calme, fraîche, une des meilleures de la journée. Au loin, très loin, un tam-tam résonne faiblement [p.199]. Quelques lueurs passent à nos pieds: les lampes des promeneurs, puisque Brazzaville n'a pas d'éclairage. Au bout de la cour, un énorme feu s'élève, étrangement vivant, jetant ses flammes rouges et jaunes vers le ciel étoilé. Les gardes se chauffent.

Tam-Tam
Tam-Tam [24]

Rien ne nous menace pour l'instant. Nos pires soucis font trêve. Panot me parle de sa femme, de son gosse [enfant], si loins et qu'il n'a pas vus depuis huit ans. Il parodie ironiquement l'allure des "officiels" qui sont venus récemment lui apporter la nouvelle de la décoration qui lui échoit [se termine]: la médaille militaire; à lui engagé pour la guerre, trois fois blessé et trépané... Une larme perle parfois à ses paupières. Il l'essuie rageusement. Baré songe douloureusement à ses parents qui le croient toujours au travail! Moi, je rêve, j'écoute!

Souvent aussi, à nous trois nous organisons un concert. Panot est un inénarrable diseur. Baré pousse fort agréablement la chansonnette. Il paraît que je détaille les vers sans trop les estropier.

Au début tout va bien; puis Baré se met à chanter de nostalgiques mélodies. L'émotion nous gagne, c'est presque à coups de poing que Panot et moi, faisons taire le chanteur.

Parfois, alors que nous sommes engourdis dans le bien-être d'une heureuse digestion, la sentinelle [le gardien] que le sergent a prudemment placée à la porte de la prison, accourt en trombe. Un moteur d'auto se fait entendre dans le lointain. Les sens du sauvage l'ont averti avant nous.

En un clin d'oeil chaque prisonnier, faisant volter tables et chaises, est dans sa chambre dont [p.200] il refere la porte sur lui. Titot qui, pour plus de tranquillité a détaché du trousseau du gardien-chef, le double de sa clef, s'enferme à double tour. Le milicien pousse hâtivement dans leur gâche le pêne des verrous. Il se promène ensuite dans la cour et, d'un air rébarbatif, pendant que toutes lumières éteintes nous guettons au travers des persiennes, il inspecte, lanterne à la main, les sentinelles chargées de nous garder... et qu'l éveille à grands coups de pieds dans le derrière.

Ce n'est qu'une fausse alerte. Au loin s'entend le ronronnement de la voiture qui s'éloigne. Titot qui, de l'intérieur de sa chambre, manoeuvre grâce à un crochet ad hoc son propre verrou [serrure], sort et vient nous délivrer [calmer].

Les chaises ressortent, les cigarettes s'allument, les sentinelles s'étendent par terre et s'apprêtent à reprendre leur sommeil interrompu.

***

[Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: repas toxiques: "soupe"="pétrole" - "frites"="pétrole" - "tout le repas est au pétrole"]

Puits de
                          pétrole   Ancienne station-service pétrolière  
Puits de pétrole [25] - Ancienne station-service pétrolière [26]

-- Saleté de soupe. Elle sent le pétrole.

C'est Panot qui jure ainsi. Il rejette loin de lui la cuiller [la cuillère] qu'il tient à la main.

-- Vous croyez?

Et je goûte.

-- C'est vrai. On dirait bien qu'elle est au pétrole, elle si sympathique à l'oeil... Boy!

"Emporte cette soupe. Donne la suite."

-- Saleté de nègres! [Mais ce n’est pas la faute des Noirs si la soupe pue le pétrole, mais c'est le régime "chrétien" français!].

C'est maintenant Baré qui hurle. Il regarde son assiette d'un air dégoûté. [p.201]

-- Qu'y a-t-il encore?

-- Pétrole, répond-il laconiquement.

Costa, toujours goinfre, et qui s'était précipité sur les pommes de terre, gémit d'un air lugubre:

-- Et aussi les frites!

Nous nous tournons vers sa table, car avec Titot il mange à quelque dix mètres de nous. Il a un air tellement désolé que nous ne pouvons nous empêcher de rire. Cependant, si tout le repas est au pétrole, qu'allons-nous manger?

Panot appelle le sergent:

-- Tiens, envoie un gardien chez "Goundou" (c'est un commerçant de la ville). On lui donnera un panier. Tu vois, tout sent le pétrole.

-- Voulez-vous de l'argent? fais-je.

-- Merci! Vous savez, tout le monde me fait crédit à Brazzaville.

C'est vrai. Et ce n'est pas ce qu'il y a de moins curieux dans cette affaire: Le bandit Panot, le faussaire Panot, celui que le procureur vouait au bagne, est tellement estimé à Brazzaville même, où il est en prison pour vol, que sa signature vaut chez n'importe quel commerçant, du véritable argent comptant.

Tout le monde sait qu'il n'a pas le sou, mais ce n'est un secret pour personne que dès qu'il sera sorti, et qu'il se sera remis au travail, remboursera ce qu'il doit, sans en rien omettre.

Panot un voleur? Tout le monde vous rirait au nez dans la capitale de l'A.E.F... - sauf certains magistrats, évidemment - si vous avanciez cette énormité.

Le gardien revient. Il a un air de chien battu [p.202].

-- Le régisseur m'a arrêté alors que j'allais entrer au restaurant, gémit-il à l'adresse de Panot. Il m'a pris ton papier.

Nous nous attendons au pire. Panot n'y coupera pas de 15 jours de cellule. Il n'en a pas fait tant, le jour assez récent où on l'y a déjà envoyé!

Mais non, le boy arrive. Une large tranche de jambon couvre une assiette, une omelette fume, du fromage suit. Nous ouvrons les yeux...

-- Qu'a dit le régisseur?

-- Rien! Il est allé à la cuisine avec deux gardes, il a fait mettre le cuisinier en cellule, pour 15 jours, et il a préparé lui-même l'omelette qui voici. Il y a mis dix-huit oeufs.

Jamais le gardien-chef ne nous a parlé de l'algarade [bataille].

Omelette  
Omelette [27]
***

2.7. Assistance médicale indigène
Les accusés de la prison de Brazzaville dans un étable pour les vaches - vol total

[Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: la mafia chrétienne crie "prisonnier dangereux" - 100 personnes accusés dans une sale de 15x7m - sans travail et sans promenade obligatoire - "serrés à étouffer" - le "tonneau" - détentions sans raisons pour voler l'argent de l'état - policiers françáis "chrétiens" violent les filles noires]

Grange / écurie -
                        c’est le style de la prison de Brazzaville  
Grange / écurie - c’est le style de la prison de Brazzaville [28]

Tous les matins à cinq heures trente, je fais un peu d'exercice dans la cour. Cela n'avait guère été aisé dans les premiers jours: mes deux gardiens, baïonnette au canon, s'essayant à en faire autant derrière moi. Ils étaient ridicules, les pauvres [p.203] diables, leur fusil dans la main droite et le fourreau de leur baïonnette dans la main gauche. Mais, à ce moment-là, je goûtais assez peu le ridicule de la situation.

Maintenant, le fait que je vais sortir de prison, joint à l'amabilité de mes gardes qui ont appris à me connaître et savent que je ne suis pas le "prisonnier dangereux" qu'on leur avait tout spécialement recommandé, me permet de jouir d'un peu plus de liberté.

Et j'en profite pour aller retrouver, chaque matin, le gardien-chef, qui, chicotte [fouet] au poing, surveille la sortie des prisonniers noirs.

Je glisse parfois un coup d'oeil dans la salle où ceux-ci sont enfermés. Notre logement n'est pas fameux, mais que dire du leur?

Dans une grande pièce de quinze mètres sur sept, ils sont là-dedans entassés jusqu'à cent. C'est à peine si chaque homme peut disposer d'un mètre carré du sol pour s'étendre et dormir. Il y a bien quelques bat-flancs, mais la majorité des détenus s'allonge à même la pierre, sur le ciment glacial et humide de toutes les déjections qui le souillent.

[Le standard "chrétien": bloquer la construction et voler l'argent pour la construction dans les poches du chef "chrétien"].

Ce sont d'ailleurs les prévenus [accusés] qui sont les plus mal lotis, car on leur applique strictement le règlement des prisons métropolitaines: Un prévenu ne travaille pas.

Alors que les condamnés vont chaque jour faire un travail de 10 heures dans les rues de la capitale, où ils ne font guère que regarder passer les voitures, les prévenus, eux, ne sortent jamais; pas même pour la traditionnelle promenade [p.204] d'une heure pourtant ordonnée, elle aussi, par les règlements.

Heure par heure, nuit et jour, serrés à étouffer, ils passent leur vie à respirer les exhalaisons méphitiques qui s'échappent du tonneau de près d'un mètre de large qui constitue, pour cette centaine d'hommes, les seuls lieux d'aisance mis à leur disposition.

[Le standard "chrétien": bloquer la construction et voler l'argent pour la construction dans les poches du chef "chrétien"].

Et ces prévenus noirs, parfois pour un délit fort mince, croupissent ainsi de longs mois, sans voir un avocat, sans même savoir pourquoi ils sont incarcérés! On les a, le jour de leur arrestation, simplement fourrés en prison. Leur a-t-on fait subir l'interrogatoire d'identité? Pas toujours! Les allégations des policiers noirs, toujours d'une autre race que celle des hommes arrêtés [p.e. du Sénégal], suffisent a priori pour justifier une détention préventive.

[Le standard "chrétien": les raisons de l’emprisonnement sont INVENTÉES, de sorte que la prison a toujours du travail et que l’argent pour les détenus va dans les poches des directeurs de prison - et le policier reçoit probablement une prime pour chaque personne arrêtée parce qu’il a assuré la "sécurité" publique (!)].

A ce sujet, je tiens bien à préciser que la distance séparant [la ville congolaise portuaire de] Pointe-Noire de la Tripolitaine [Libye, Méditerranée] est à peu près la même que celle qui sépare Paris de Moscou les races y sont encore plus dissemblables, et les haines aussi vivaces, pour ne pas dire plus. Aussi la domination de la France est basée sur ce fait: On administre les races du Nord en y envoyant des troupes recrutées au Sud et vice-versa.

De ce fait, les prisons sont toujours emplies. Combien de pauvres diables sont ainsi incarcérés, qui ont refusé leur fille où leur jeune femme à un policier excité, qui se venge en arrêtant le mari.

Evidemment, on reconnaît leur innocence [p.205], deux ou trois mois après. On les flanque dehors:

-- N'y revenez plus!

Ils n'y comprennent rien, mais, en arrivant chez eux, trouvent leur femme enlevée où leur fille violée.

Devant le policier qui fait l'avantageux, ils se taisent, mâtés, ou, furieux, le poignardent. Et alors ils retournent en prison.


Le standard "chrétien": boir de l'alcool - voler et violer les filles et les femmes - et jamais être coupable. Les "chrétiens" sont la MERDE sur cette planète qui seulement "permettent" cela dans ce cas. Les auteurs dans cette affaire sont des Noirs d’autres pays qui ont été incités et instruits par les criminels blancs "chrétiens" - probablement ce sont des Noirs "convertis" - "convertis" à l’alcool des "chrétiens".


***


[Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: les accusés "chrétiens" blancs de l'Europe]

Si les prévenus [accusés] noirs se voient gratifiés d'un logement et d'une nourriture innommables, les prévenus européens ne sont guère mieux traités.

Prévenus, ils n'ont droit, comme me le disait Panot, ni au travail, ni aux vêtements. Et alors qu'en A.E.F., le climat est très débilitant, que les blancs doivent se nourrir solidement, on ne donne pas de vin, pas même un quart, aux prévenus. Mieux, leur permettre d'en acheter à leur frais, quand ils ont de l'argent, est une faveur qui leur est retirée à chaque instant.

Depuis un an qu'ils sont en prison préventive, Costa, Titot, Panot et Baré ont usé jusqu'à la corde tous leurs vêtements. Ils vont en loques, les pieds nus dans des babouches trouées [chaussures pointues avec des trous], chemises en lambeaux, casques usés sous le soleil qui ne pardonne pas.

Titot, - je ne le défends pas, mais j'aime la justice - travaille, lui, dix heures par jour au bureau de la prison. Il fait tout, garde même la [p.206] clef du coffre, reçoit l'argent, effectue les paiements. Il n'a pas droit à la moindre rémunération.

Si Panot et Baré, qui sont connus pour de très honnêtes gens, sont assurés à leur sortie de prison, de trouver du travail, il n'en n'est pas de même de Titot, qui sera mis en liberté conditionnelle au bout d'un an et demi, avec défense de quitter le territoire de la colonie, mais sans un sou de pécule, sans vêtements ni travail en perspective.

Quelle alternative lui restera-t-il s'il veut manger?

J'ai publié ce fait il y a un an. Les journaux de la colonie ont fait chorus. Je ne croyais pas que si vite l'avenir nous donnerait raison.

Panot, Baré et Titot ont été remis en liberté. Les deux premiers ont tout de suite trouvé une situation. Le troisième a erré comme un chien, repoussé - probablement à bon droit - de partout. Mais il faut manger! Un mois après il était de retour en prison.

Dans deux ans il sortira. Cela pourrait durer longtemps. C'est ce que l'on nomme la prison éducative; celle qui doit amender. [p.207]



2.8. Encore des croquis [dessins]...
Norme: 15 jours de prison pour des impôts - les Noirs en prison doivent dormir debout

[Congo français prison "chrétien" de Brazzaville: le standard c'est 15 jours de détention dans un étable - 51 personnes sur 28m2 - le tonneau - torture totale]

On a vu comment sont logés les indigènes incarcérés à la prison de Brazzaville. Ils ne sont guère mieux nourris.

L'administration n'a, en effet, rien prévu pour la préparation des aliments. Il n'y a ni cuisine, ni foyers, ni marmites.

Si paradoxal que cela puisse paraître, la cuisson des aliments s'effectue, dans cette importante maison centrale, à la manière des sauvages du fin fond de la brousse: sur trois pierres posées, quand il ne pleut pas, au milieu de la cour. Quand il pleut, elle ne se fait pas: les indigènes mangent crus les aliments qui leur sont remis.

[Donc, exactement à la saison froide, ils mangent crus, et à la saison chaude, ils cuisinent - exactement FAUX].

Tous les jours, on peut voir, derrière les grands bâtiments en pierre réservés aux noirs, les prisonniers des "tinettes" installer leur barbare foyer.

Alors les femmes et les enfants condamnés, qui sont allés dans la brousse chercher le bois nécessaire aux foyers, arrivent encadrés par les miliciens fusil à la bretelle et chicotte au poing.

Les brassées de combustible s'accumulent. Des [p.208] demi-tonneaux de deux cents litres sont apportés là. Pêle-mêle, on y jette de l'eau, de l'huile, du riz ou du poisson souvent pourri (rappelons-nous l'affaire Costa), du sel, et c'est fini; les feux s'éteignent.


Est-il possible que du pétrole ait également été transporté dans de tels barils? Puis toute nourriture pue le pétrole - et les criminels "chrétiens" ne prennent jamais au sérieux le climat tropical, où même le poisson salé pourrit en 3 jours - d’accord,  ça c'est l’économie "chrétienne" avec q.i. alcoolique ZERO.


[Est-il possible que du pétrole ait également été transporté dans de tels barils? Ensuite, toute nourriture pue le pétrole - d’accord, l’économie « chrétienne"].

Les tonneaux qui servent à la vidange des tinettes brazzavilloises et ceux emplis de nourriture, sont rigoureusement semblables. Leur service terminé, ils voisinent côte à côte dans la cour.

Tous les matins, à six heures, on transporte ces "marmites" devant la chambre des prisonniers. Chacun de ces derniers reçoit un pain de manioc qu'il retire des feuilles qui l'entourent, plonge la main dans le baquet, ramène une partie du magma froid et gluant formé par le riz, le poisson et l'huile, qu'il dépose dans les feuilles tenues à plat sur sa main. 

C'est là toute sa vaisselle; pas de gamelle, pas d'assiettes ni de cuillers, rien! Et c'est toute sa nourriture!

Nourriture dans les feuilles
                          tropicales, p.ex. tamales dans les feuilles de
                          bananier  
Nourriture dans les feuilles tropicales, p.ex. tamales dans les feuilles de bananier [29]

Avant de sortir, le prisonnier mange une partie de cette pitance, met le reste par terre ou sur un bat-flanc, à la disposition des rats qui pullulent. A midi, le soir, il mange ce qui reste.  [PAS de réfrigérateur ou de glacière dans le clima tropique - c’est du suicide].

Les feuilles qui ont fait office d'assiettes, toutes trouées, emplies de graisse, vont servir maintenant à un usage que la bienséance m'interdit de décrire ici plus explicitement [papier toilette].

Et elles joncheront le sol... [p.209]


Si la feuille de bananier est d’abord utilisée pour manger puis pour nettoyer le cul et que la prison pour prisonniers n’a pas de toilettes: ça c’est précisamment la manière comme fonctionne l’économie blanche-"chrétienne" avec la torture permanente contre les Noirs dans une colonie, dans ce cas la colonie française d’Afrique orientale AEF de 1910 à 1958. Y a-t-il une compensation pour cette criminalité "chrétienne" contre les Noirs ? Les "chrétiens" ont-ils encore le droit d’exister par rapport aux autres cultures? Qui est la merde sur la planète maintenant ? Ce sont les "Chrétiens" !


***

Il va être nuit, les "quinze jours" se mettent en rang. Ils viennent de prendre aux marmites les pains de manioc auxquels ils ont droit chaque soir.

Les "quinze jours" sont les noirs qui sont condamnés à quinze jours de prison. Ils ne sont certes pas plus intéressants que leurs congénères condamnés à plusieurs mois, mais, et je reviens toujours à cette idée, ce n'est pas coloniser que de martyriser.

Ces prisonniers sont actuellement au nombre de cinquante et un, qui restent enfermés de 17 heures à 6 heures dans une pièce dont la superficie ne dépasse pas ving-huit mètres carrés. Au milieu des hommes, serrés l'un contre l'autre à s'étouffer et qui ne peuvent même pas s'asseoir pour sommeiller, trône l'inévitable tonneau.

Non couvert lui aussi, il sert toute la nuit Les hommes qui en ont besoin étayent leur équilibre chancelant sur les épaules de leurs camarades massés tout autour.

L'un des gardiens m'a affirmé avoir compté jusqu'à soixante personnes. J'ai peine à le croire. En tout cas, étant donné la hauteur de la chambre, le volume d'air utile est d'environ cinquante mètres cubes. Il est renouvelé par une lucarne de 50cm de côté.

Pendant treize heures, ces hommes respirent cet air empesté. Ils ne dorment pas, restent debout.

[Les "chrétiens" sont la merde sur ce planète].


2.9. Et encore les vérités suivantes (Si non e vero!...)
2.9.1. Fièvre jaune, massacre, un lazaret avec une clef

[Congo français et belge: la fièvre jaune vient de l'Amérique à l'Afrique à Matadi (Congo belge)]

Carte avet les
                            deux lignes de chemin de fer de Pointe-Noire
                            à Brazzaville et de Matadi a Léopoldville  Avec les
                        bateaux à vapeur "chrétiens" se sont
                        également propagés des maladies mortelles: Les
                        "chrétiens" ont détruit le paradis des
                        Africains - exemple Brazzaville 1920: Bateau à
                        vapeur "Colonel Klobb"
Carte avet les deux lignes de chemin de fer de Pointe-Noire à Brazzaville et de Matadi a Léopoldville [carte 03] - Avec les bateaux à vapeur "chrétiens" se sont également propagés des maladies mortelles: Les "chrétiens" ont détruit le paradis des Africains - exemple Brazzaville 1920: Bateau à vapeur "Colonel Klobb" [30]

Le médecin-capitaine G... chargé - quand ses multiples occupations le lui permettent - du service de la prison sort d'ici. Il est furieux.

On sait que périodiquement la fièvre jaune désole l'Afrique occidentale française [Sénégal etc., AOF]. Hormis les Américains qui l'ont fait disparaître de Panama, nul n'a pu réussir, à ce jour, a réduire le fléau.

Jusqu'alors la fièvre jaune était inconnue au Congo, malgré un climat présentant de nombreuses analogies avec celui de l'A.O.F.

Fièvre jaune: yeux jaunes  
Fièvre jaune: yeux jaunes [31]
Première phase: Au début de la phase aiguë, chez le patient peut apparaître:

-- Muscles douloureux, en particulier le dos et les genoux
-- Une forte fièvre
-- Vertige
-- Mal de tête
-- Perte d’appétit
-- Nausée
-- Secouer ou secouer
-- Vomir
15 % des personnes concernées passent à la deuxième phase:

-- Fièvre récurrente
-- Mal de ventre
-- Vomissements, parfois avec du sang
-- Fatigue, lenteur, léthargie
-- Jaunisse, qui donne une teinte jaune à la peau et au blanc des yeux
-- Insuffisance rénale
-- Insuffisance hépatique
-- Saignement
-- Délire, convulsions et parfois coma
-- Arythmies ou battements cardiaques irréguliers
-- Saignement du nez, de la bouche et des yeux

Entre 20 et 50% des patients qui développent des symptômes de stade toxique meurent dans deux semaines. [webx02]


Or, en 1929, apportée par les paquebots [bateau à vapeur], elle est apparue à [la ville portuaire de] Matadi [Congo belge], porte de l'océan, où elle a fait de nombreux ravages.

Toujours à l'affût d'un système inédit à appliquer à l'hygiène publique, les Belges, qui ne se contentent pas de belles circulaires, n'hésitèrent point. Encerclant d'un rideau de troupes, Matadi [ville portuaire du Congo belge] contaminé, jetant dans la ville les derniers moyens que la science pouvait leur apporter, ils firent appel à leur flotte aérienne.

Et, courrier comme passagers, se moquant désormais des "stégomyas" qui ne pouvaient lutter de vitesse avec eux, passèrent dans le ciel, à mille mètres d'altitude au-dessus de la cité contaminée. [p.211]

Pas un centre belge autre que Matadi ne fut atteint. Sans doute le nombre de morts fut-il important; mais leur sacrifice, ainsi que les moyens employés, sauvèrent les deux Congos, le français et le belge.

[Les "chrétiens" blancs occupaient le pays des Afros et apportaient des maladies d'"Amérique" en Afrique avec leurs bateaux à vapeur. Que disent les Afros déplacés à ce sujet ? Ces "chrétiens" avec leur technologie n’appartiennent pas à la planète !]


[Congo français et belge: la fièvre jaune à Brazzaville - et à Bamako (Mali): meurent les médecins - à Brazzaville on cherche un lazaret sans clef - ruines]

A Brazzaville, un entrepreneur, y voyant l'occasion d'un profit, obtint de construire un lazaret en dehors de la ville. Celui-là coûta fort cher et, sans avoir servi, fut abandonné.

Il y a quelques mois que l'épidémie de fièvre jaune vient de recommencer ses ravages du côté de Bamako [capitale de Mali]. En moins d'un mois, plus de quarante Européens, y compris tous les médecins et fonctionnaires courageusement restés à leur poste, sont morts dans cette seule ville.

Averti par l'expérience, le Congo belge prend ses précautions. A Brazzaville nul ne s'émeut, sauf le D' G... qui voudrait bien, en cas d'épidémie soudaine, savoir où se trouve le fameux lazaret.

Il s'enquiert. A la direction du service de santé, le médecin-colonel lui répond par un vague:

-- Un dispensaire? C'est curieux... Bah, voyez donc à la mairie.

Chez l'administrateur-maire, on était mieux informé quiqu'on ne sût trop quelle place pouvait occuper le lazaret.

-- Oui, vous trouverez "ça" par là-bas, du côté de la mission.

Et un geste vague complétait l'indication.

-- Mais la clef? [p.212]

On
                          cherche une vieille clé  
On cherche une vieille clé [32]

-- la clef? Eh bien... nous ne l'avons pas. Voyez au gouvernement.

Au gouvernement.

-- Oh là! là! ce que vous en faites des "épates" avec votre fièvre jaune. Quand elle sera là, si toutefois elle vient, nous serons loin, puisque nous sommes "fin de terme" (rapatriables). Vous y tenez vraiment à votre clef? Bon, nous vous la donnerons quand nous l'aurons découverte.

Deux jours passèrent ainsi en marches, contre-marches, demandes reçues avec ironie ou haussements d'épaules. Enfin le D' G... eut sa clef, une vraie clef de prison, énorme, avec, brinquebalant au bout d'une chaîne, une vaste étiquette en zinc gravé.

Un coup d'accélérateur, et voilà le praticien devant le lazaret. Il est six heures, la nuit tombe, il fait sombre [le jour tropical sous l'écateur est toujours de 6 à 6 heures]. G... descend de sa voiture; il cherche la porte. Ah ouiche, la porte! On en voyait les débris par terre, pourris, rongés par les termites. E le bâtiment qui, quatre ans auparavant avait coûté quelques centaines de mille francs, mais n'avait jamais servi, le bâtiment tombait en ruines.

Il y a
                          beaucoup de ruines en Afrique - exemple:
                          Loropéni (Burkina-Faso)  
Il y a beaucoup de ruines en Afrique - exemple: Loropéni (Burkina-Faso) [33]

Une fois de plus le service médical de la prison vient d'être supprimé. Motif: le gouverneur général rentre en France. [p.213]

***

2.9.2. Le chantier Congo-Océan et un inspecteur opéré à Brazzaville
Chute d’un viaduc - fracture du coccyx - le Congo belge doit porter secours - un chirurgien français est retiré

[Le chemin de fer Congo-Océan à Brazzaville: inspecteur tombe par platelage - coccyx brisé - Congo belge doit aider au Congo français - après la guérison ne reste pas un seul médecin à Brazzaville - prison sans médecin]

On sait que les ouvrages du chemin de fer Congo-Océan ne sont pas des plus solides. Dernièrement, le gouverneur général qui était en inspection avait vu le platelage [couche supérieure] d'un viaduc en construction s'effondrer [rompre] sous ses pas.

Et le haut fonctionnaire était tombé de dix-huit mètres, heureusement arrêté dans sa chute par un chevron [poutre] qui dépassait de l'ouvrage.

La pièce de bois salvatrice avait pénétré dans le pantalon qui avait tenu bon. Mais le coccyx du gouverneur avait été brisé.

Vite, un avion belge de la "Sabéna" avait été demandé à Léopoldville, car les moyens de locomotion [réseau de trafic] manquaient au Congo français. Et un crédit de deux cent mille francs avait été immédiatement affecté au service de l'hôpital de Brazzaville.

L’hôpital de Brazzaville 1900-1930 -
                            mais seulement pour les Blancs!  
L’hôpital de Brazzaville 1900-1930 - mais seulement pour les Blancs! [34]

Tout le matériel opératoire faisant défaut en A.E.F. était venu de la colonie voisine [Congo belge].

Grâce à des soins dévoués [avec passion], le gouverneur général fut sauvé. Il rentrait en France.

Mal remis cependant; il appréhendait [avait peur] de se trouver sans aide efficace sur le chemin de fer qui venait de lui être si funeste [avec accident].

Un seul chirurgien convenable existait à Brazzaville. Il reçut l'ordre de partir en avant, muni de tout les instruments chirurgicaux de la capitale de l'A.E.F.

Et l'on enleva le médecin de la prison, qui fut "bombardé", pour la circonstance, chirurgien de l'hôpital général.

[Donc, pour l’opération de l’inspecteur blanc "chrétien", tout le personnel médical a été rassemblé]. Mais la prison resta sans médecin. [p.214]


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Sources
[web01] https://fr.wikipedia.org/wiki/Chéchia
[web02] https://fr.wikipedia.org/wiki/Chemin_de_fer_Congo-Océan
[web03] https://de.wikipedia.org/wiki/Robert_Surcouf
[web04] https://de.wikipedia.org/wiki/Lobaye
[web05] https://www.reddit.com/r/linguistics/comments/l78nnu/origin_of_potopoto_west_african_word_for_mudclay/

Sources des fotos


Cartes


Mots
ahuri = étonné
jadis = avant

saoûler qn = faire ivre qn
piaillent = bavardent
bondir = sauter
hétaïre = prostituée
bafouiller = parler un peu = stammeln
chicotte = fouet = Peitsche
insigne = spécial
la coupée = escalier de bateau = Schiffsrampe
la munificence = l'générosité = Freigebigkeit
démarehes = repas avant le repas principal = Vorspeisen
paquebot = bateau à vapeur = Passagier-Dampfschiff
toquante = jouet = Spielzeug

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